RDC : un activiste environnemental met en garde sur l’impact du plastique sur le cerveau des enfants en croissance

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Quasi-omniprésents dans le quotidien de la population, en RDC, les plastiques sont susceptibles des conséquences inimaginables sur la santé et l’environnement, prévient Faustin Nyebone. La mise en garde de l’acteur environnemental est appuyée par des études scientifiques publiées régulièrement dans le monde. Celle relayée cette année par le site Korii.slate.fr confirme qu’après après le cœur, les poumons, la moelle osseuse, les testicules ou encore le sperme, les micro-plastiques envahissent  le cerveau humain.

Faustin Nyebone qui est aussi chercheur et sensibilisateur s’active depuis des années pour tenter d’attirer l’attention de l’opinion sur la menace que représentent les plastiques, en vue d’impulser un changement. Sa lutte se mène dans un contexte d’une série des décisions prises par les autorités depuis 2009, dans la province du Nord-Kivu, pour limiter, voire interdire l’utilisation des plastiques, mais en vain. Les plastiques sont donc toujours importés pour servir notamment d’emballages. Ils sont par conséquent, un peu partout sur les rues, sous forme de bouteille, d’objets de ménage, de jouets et même sous forme de tuyaux pour distribuer de l’eau potable dans les villes et localités congolaises. Le défi est majeur, pour les acteurs environnementaux, mais ceux-ci croient que le pays peut venir à réduire l’utilisation des plastiques s’il y’a prise de conscience et de plus en plus d’engagement.

Le phtalate, un additif chimique dangereux pour le cerveau, présent dans le plastique !

Faustine Nyebone rappelle dans un premier temps qu’il existe une série de plastiques qui varient selon leurs niveaux de toxicité. Les fabricants placent souvent une indication pour faire savoir la classe de son plastique. Il s’agit souvent d’un chiffre placé dans un triangle formé par 3 flèches. Il est important de vérifier toujours cette indication avant d’utiliser un plastique, recommande le chercheur.

« Les additifs toxiques qu’on trouve dans les plastiques sont des perturbateurs endocriniens », affirme Faustin Nyebone. Il fait observer notamment le lien entre les additifs qu’on retrouve dans les plastiques et la santé, surtout celle des enfants en phase de croissance. Le chercheur cite le cas du Phtalate. « Ce phtalate impacte sur le développement du cerveau. Ça attaque les fonctions cognitives, donc ça attaque la connaissance, les fonctions motrices qui sont affectées surtout pendant la période préscolaire et même l’adolescence. C’est encore très grave si pendant la grossesse, la maman était exposée au phtalate. Cela impacte vraiment le cerveau de l’enfant de sorte que la matière grise sera atrophiée », explique-t-il.

Outre le phtalate, Faustine Nyebone cite aussi le stabilisant ultraviolet, le bisphénol et le paraffine chloré. Ces matières chimiques identifiées dans les plastiques se diluent dans le contenu, une fois exposées à la chaleur, avant d’affecter le cerveau des enfants et de réduire leurs quotients intellectuels, explique le scientifique. Ils s’inquiètent car les conséquences peuvent être désormais relevées dans les écoles congolaises. Faustin Nyebone cite les chiffres que l’UNICEF-RDC présente. « Au niveau de l’enseignement de base, 27 % des élèves de l’école primaire ne savent plus lire convenablement et 18 % ne savent plus écrire. L’on peut donner plusieurs explications à cela, mais on oublie qu’il y’a des causes qu’on trouve dans l’environnement. Si leurs cerveaux sont déjà contaminés avant même la naissance, ils vont apprendre quoi ? Ils sauront lire ? », s’interroge l’acteur environnemental, Faustin NYEBONE.

Les plastiques posent un réel problème à la santé et à l’environnement, dans le monde. L’écopreneur suédois Bengt Rittri, fondateur et PDG de Bluewater, déplore par exemple que quelque 600 milliards de bouteilles en plastique soient fabriquées chaque année, dans le monde.

Par Frédéric Feruzi

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