Sécurité : La RDC et le Rwanda franchissent un pas vers la paix sous la facilitation de l’Angola

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Un tournant majeur dans les efforts pour la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs a été franchi ce mardi 5 novembre 2024, avec le lancement officiel du Mécanisme de Vérification Ad-hoc Renforcé (MVA-R) à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC).

Sous l’égide du ministre angolais des Affaires étrangères, Tété Antonio, cette rencontre a réuni les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, Mme Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe, ainsi que des représentants des Nations Unies et des autorités locales de la RDC, dont le gouverneur de la province du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami Nkuba. Cette étape historique marque un effort concret pour renforcer la stabilité dans la région, où les tensions demeurent vives depuis plusieurs années.

Le Mécanisme de Vérification Ad-hoc Renforcé, qui découle du Processus de Luanda initié par le président angolais João Lourenço, a pour objectif de surveiller scrupuleusement la mise en œuvre des engagements pris par les deux nations. La mission principale de ce mécanisme consiste à veiller au respect du cessez-le-feu, notamment dans les zones où la situation sécuritaire reste fragile et où les risques de violations sont les plus élevés.

« Il est impératif que toutes les parties respectent leurs engagements en matière de cessez-le-feu et que des mesures concrètes soient prises pour éviter toute escalade des tensions », a souligné Tété Antonio, ministre des Affaires étrangères de l’Angola, lors de l’ouverture des travaux. La mise en place de ce mécanisme est perçue comme un gage de sérieux et d’engagement en faveur de la paix durable, à une époque où les conflits prolongés menacent l’équilibre régional.

Dans un contexte où la région est marquée par des affrontements récurrents, notamment dans les territoires de Masisi, Walikale et Lubero, la mise en place de ce mécanisme représente une réponse urgente aux violations potentielles du cessez-le-feu. Des combats ont récemment opposé les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, aux Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), alliés des forces congolaises, exacerbant les tensions bilatérales.

« Ce mécanisme est essentiel non seulement pour surveiller les violations du cessez-le-feu, mais aussi pour renforcer la coopération en matière de sécurité entre nos trois pays », a ajouté Mme Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC. Sa présence souligne l’engagement de la communauté internationale à soutenir ces efforts de paix, qui sont cruciaux pour éviter la déstabilisation de la région.

L’un des objectifs clés de ce mécanisme est de garantir une réponse rapide et coordonnée face aux incidents qui pourraient surgir. Ce suivi strict vise à maintenir la confiance entre les deux nations et à créer un environnement propice à la reconstruction et à la coopération transfrontalière. La sécurité des populations civiles, qui souffrent des conséquences des conflits prolongés, est une priorité dans les discussions en cours.

« Le respect du cessez-le-feu est essentiel pour restaurer la paix et permettre à la population de vivre sans la menace constante de la violence », a précisé le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe.

Il a réaffirmé la volonté du Rwanda de travailler de manière constructive avec la RDC, sous la médiation angolaise, pour parvenir à une solution pacifique durable.

L’Angola, par son rôle de médiateur neutre et son engagement envers la stabilité régionale, continue de jouer un rôle crucial dans ce processus. Le président João Lourenço, qui a piloté le Processus de Luanda, reste un acteur central dans les discussions, cherchant à apaiser les tensions et à encourager un dialogue constructif entre les deux voisins.

Ce mécanisme de vérification renforcé offre ainsi une nouvelle lueur d’espoir pour la paix dans l’Est de la RDC. Il constitue une avancée significative dans la gestion de la crise, et bien que des défis subsistent, notamment la question des violations du cessez-le-feu, il s’agit d’une étape indispensable vers un avenir plus stable et prospère pour la région des Grands Lacs.

Les attentes sont grandes quant à la mise en œuvre effective de ce mécanisme, qui pourrait marquer le début d’un processus de paix durable dans une zone longtemps en proie à la violence.

Degusto Muhindo

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