Depuis quelques temps, la gestion de l’Université de Goma (UNIGOM), située au Nord-Kivu, suscite des interrogations et critiques croissantes. Si les premières inquiétudes circulaient sous forme de murmures discrets, la situation semble avoir pris une tournure plus sérieuse ces dernières semaines.
Les accusations à l’encontre du recteur de l’UNIGOM, le professeur Muhindo Mughanda, se multiplient, notamment sur la gestion financière de l’institution.
Des jeunes activistes malheureusement qui ne sont pas de l’université, organisés en un bloc de revendications, dénoncent une gestion opaque, évoquant des pratiques douteuses, telles que l’existence de comptes bancaires parallèles.
D’autres allégations, qui viennent entacher la réputation du recteur, incluent la fabrication de faux arrêtés de nomination et de notifications au nom du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), et la distribution de salaires disproportionnés au cabinet du recteur, au détriment des enseignants. Plus grave encore, des accusations de détournement de véhicules de deux professeurs ordinaires, Deogratias Bugandwa et Rwanika Mwisha, auraient été identifiées lors de travaux de commission de contrôle.
Face à ces révélations, lesvolcansnews.net a enquêté pour tenter d’obtenir plus de détails sur cette affaire. Le directeur de cabinet du recteur, Erick Kambale, a répondu aux accusations en soulignant qu’UNIGOM étant une institution publique bien établie, ne pouvait se laisser entraîner dans des rumeurs non fondées. Toutefois, il a ouvert les portes de l’université à toute initiative d’audit, soulignant ainsi la transparence de l’administration.
Ce mardi 24 décembre, de nouvelles accusations ont émergé. Un article publié dans un média local a de nouveau mis en lumière le nom du recteur, l’accusant d’avoir proféré des menaces à l’encontre de la Commission de contrôle de gestion des établissements publics de l’ESU, qui avait mené une inspection dans plus de 60 établissements du Nord et Sud-Kivu. Le professeur Job Alisa, président de cette commission, a révélé avoir démantelé un réseau de cybercriminalité opérant dans la conférence provinciale des chefs d’établissements de l’ESU du Nord-Kivu.
Selon le Colonel Alisa, ces actes avaient pour but de miner l’autorité du secteur, et malgré l’information transmise au recteur de l’UNIGOM, aucune action corrective n’a été entreprise, ce qui constitue, selon lui, un « silence coupable ».
Malgré ces vents contraires, l’héritage du professeur Muhindo Mughanda à l’UNIGOM reste complexe. Il demeure l’un des rares recteurs à avoir laissé une empreinte durable dans cette institution en pleine reconstruction, avec notamment des cliniques universitaires modernes en chantier et le nombre des auditoires que ses prédécesseurs n’ont pas pu construire, un signe tangible de l’évolution de l’université qui renaît progressivement de ses cendres.
Ainsi, tandis que les accusations contre sa gestion s’intensifient, il faudra observer de près comment l’administration de l’UNIGOM, sous la conduite du professeur Mughanda, répondra aux défis de la transparence et de la responsabilité dans la gestion publique.
La rédaction
Vue du campus universitaire du lac, bâtiment de l’université de Goma
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