une délégation conduite par l’administrateur militaire du territoire d’Irumu, le colonel Siro Nsimba Bunga Jean, accompagnée de son comité local de sécurité, a effectué Lundi 9 juin 2025, une visite dans le village de Nyagabo, en chefferie des Andisoma, à environ 45 kilomètres au sud de Bunia.
L’objet de cette mission : inspecter un champ agricole de plus de 5 hectares appartenant à l’un des anciens chefs de la milice Force Patriotique et Integrationniste du Congo (FPIC), également connue sous le nom de Tchini ya Kilima.
Sur place, Tondabo Kakani, alias Hérode, figure emblématique de la FPIC, désormais engagé dans l’agriculture, a présenté fièrement ses cultures de maïs, haricot, soja et autres produits vivriers, cultivés avec l’appui d’anciens combattants aujourd’hui reconvertis.
« Nous avons décidé de laisser les armes et nous sommes revenus aux travaux de la main. Ce que nous pouvons dire est que ce travail demande qu’on ait un sponsor qui va nous aider. Les jeunes à haut risque sont considérés comme les mains d’œuvre et ils font très bien le travail. Dans un mois, vous verrez le maïs sera au marché et on va le transformer en semoule », a déclaré Hérode dans une interview recueillie par la cellule de communication de l’administration territoriale.
Cet engagement dans l’agriculture illustre un changement de cap significatif pour cette milice, longtemps active dans les violences communautaires dans la région de l’Ituri. Selon ses dires, l’appui de l’administration militaire et les efforts de pacification en cours ont joué un rôle majeur dans cette transition.
Le colonel Siro Nsimba a salué cette initiative, la qualifiant de « signal fort pour la paix et la cohésion sociale ». Il a encouragé d’autres groupes armés à suivre l’exemple de la FPIC en attendant l’opérationnalisation complète du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).
« La porte reste ouverte pour ceux qui veulent tourner la page de la guerre. Ce champ que nous voyons aujourd’hui est la preuve que la paix est possible, que la reconstruction peut partir des anciens combattants eux-mêmes », a affirmé l’administrateur militaire.
À Nyakunde, les habitants, longtemps marqués par les conflits armés, espèrent que cette reconversion servira de modèle pour l’ensemble des groupes actifs encore dans les brousses. Le retour à la terre, au lieu des armes, semble désormais semer l’espoir dans cette zone longtemps meurtrie.
Rédaction