Grève des transporteurs sur l’Axe Goma-Masisi-Walikale : Commerçants en détresse

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La grève des transporteurs de l’axe Goma-Masisi-Walikale, débutée le lundi 10 juin, provoque déjà des perturbations majeures pour les commerçants de la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. Dès le premier jour de grève, les conséquences se sont fait sentir.

Le parking de Masisi, habituellement animé, était presque vide de véhicules, mais bondé de commerçants désireux de rejoindre les marchés locaux. Parmi eux, Rebecca, une commerçante, s’est retrouvée piégée par la situation. « Je travaille avec un crédit d’une coopérative et je dois rembourser toutes les deux semaines. Je ne sais pas s’il faut vendre ces habits ici à vil prix ou attendre les deux semaines annoncées par les transporteurs », s’inquiète-t-elle.

Ndagijemana, un autre commerçant, partage cette frustration. « Nous sommes témoins de ce calvaire que traversent les transporteurs, mais nous subissons les conséquences de l’irresponsabilité des autorités. Mes enfants que j’ai laissés vont mourir de faim », regrette-t-il.

La paralysie des transports menace également les approvisionnements en produits frais. Des marchandises comme les tomates, destinées aux zones de Masisi, n’ont pas été expédiées en raison de la grève. Cette situation risque d’engendrer des pertes financières significatives pour les commerçants et de provoquer une rareté de certains produits à Goma, qui dépend largement des zones rurales pour son ravitaillement.

Les transporteurs, regroupés au sein du Collectif des Associations des Transporteurs Routiers du Territoire de Masisi pour le Développement Durable (COATRARMAD), protestent contre les tracasseries, la surtaxation et le mauvais état des routes. Germain Kanane Kibando, président du collectif, dénonce notamment l’attribution du péage routier à l’entreprise TAIGA, qui a triplé les taxes sans améliorer l’entretien des routes. Les transporteurs subissent également des taxes illégales imposées par les rebelles M23 et certains éléments de l’armée.

L’autorité provinciale n’a pas encore réagi à ces revendications. Si aucune solution n’est trouvée rapidement, la situation pourrait se détériorer davantage, aggravant la crise d’approvisionnement à Goma.

La rédaction

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