Malgré l’existence d’un traitement, le paludisme demeure la première cause de mortalité en RDC. C’est l’organisation Médecins Sans Frontières qui tire la sonnette d’alarme. Au Sud-Kivu par exemple, dans les zones de santé de Kamituga, Fizi et Nundu, MSF a appuyé les autorités sanitaires pendant la période de pic du paludisme pour renforcer l’approche communautaire. Cette stratégie favorise l’accès rapide aux soins et une prise en charge précoce du paludisme.
Des relais communautaires locaux ont été formés par MSF à Bukavu et sont responsables de dépister et soigner les malades qui souffrent d’une forme de paludisme simple. Ils réfèrent les cas compliqués dans les centres de santé les plus proches et si nécessaire, en cas de complications graves, les patients sont ensuite transférés vers l’hôpital.
« Une prise en charge gratuite et précoce contribue à réduire les décès liés au paludisme, notamment chez les populations les plus vulnérables comme les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes et allaitantes, » rappelle cette organisation humanitaire.
Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle causée par un parasite appelé plasmodium. Il est transmis à travers les piqûres des moustiques anophèles femelles infectés. Le plasmodium du type falciparum est responsable des formes graves de cette maladie.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la République démocratique du Congo est le deuxième pays africain le plus touché par le paludisme, juste après le Nigéria, avec un taux élevé de mortalité dont la majorité sont des enfants de moins de 5 ans. L’accès aux soins de santé limité dans le pays, surtout en milieu rural, complique la prise en charge précoce du paludisme.
Pour reduire ce taux de mortalité, Médecins Sans Frontières (MSF) soutient les autorités sanitaires congolaises via la prise en charge des cas simples et graves de paludisme dans les provinces du Maniema, Sud-Kivu, Nord-Kivu et de l’Ituri, ainsi que lors d’interventions d’urgence ponctuelles. Dans certaines provinces, MSF mise sur une approche de soins décentralisés à travers des relais communautaires afin de prévenir les complications liées à une prise en charge tardive des cas.
« Nos équipes forment le personnel médical, assurent la promotion de la santé et réalisent aussi des activités de prévention de masse comme la distribution massive de médicaments antipaludiques et la pulvérisation d’insecticide dans les maisons, » fait savoir cette organisation.
En 2022, MSF a soigné 870 042 patients atteints du paludisme en RDC.
Comment se transmet le paludisme ?
Dans la majorité des cas, la maladie se transmet seulement de l’anophèle femelle à l’humain. Mais une personne peut être infectée à partir de la transfusion du sang d’un patient atteint par la maladie.
Une personne infectée par le paludisme manifeste des symptômes comme les maux de tête, de la fièvre et des frissons. Ces symptômes peuvent apparaître après une période d’incubation allant généralement de 7 à 15 jours à la suite de la piqûre d’anophèle. Si aucun traitement n’est donné à temps, le patient peut développer des formes graves de la maladie voir en mourir au bout de quelques jours.
Est-il possible de prévenir le paludisme ?
Une bonne habitude à prendre pour se protéger du paludisme est de dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide. Veiller à la bonne gestion des déchets et garder un environnement de vie sain permettent également de réduire le développement des larves de moustiques.
Il est également possible de prendre des médicaments antipaludiques de manière préventive. Des distributions de masse de médicaments peuvent ainsi être organisées pour les populations particulièrement à risque, comme les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes en période de pic de paludisme. Des campagnes de pulvérisation intra-domiciliaire ou des eaux stagnantes peuvent aussi contribuer à réduire la prévalence du paludisme dans une zone donnée.
Enfin, depuis octobre 2021, l’OMS a homologué un vaccin antipaludique, connu sous le nom de « RTS, S/AS01 », qui est utilisé dans certains pays pilotes d’Afrique comme le Ghana, le Malawi et le Kenya. L’introduction dudit vaccin est prévue en 2024 en RDC. MSF est fortement intéressée à accompagner le Ministère de la Santé dans l’implémentation de cette nouvelle approche préventive.
Existe-t-il un traitement pour soigner le paludisme ?
Il existe plusieurs traitements pour soigner la maladie. Dès les premiers symptômes, il est recommandé de se rendre au plus vite dans la structure de santé la plus proche de chez soi (sites de soins communautaires ou centres de santé) pour recevoir un traitement adapté car celui-ci peut varier en fonction du patient (enfants, femmes enceintes, etc.) En cas de signes sévères, il est recommandé de se rendre directement à l’hôpital.
Illar Meztiller
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