L’organisation médicale et humanitaire internationale Médecins sans frontières (MSF) a au cours d’un point de presse animé ce vendredi 20 octobre 2023 à son bureau à Goma, alerté, sur une résurgence de choléra dans le camp de déplacés de guerre établi à Kanyaruchinya dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu) depuis le mois de septembre dernier.
« On a remarqué à partir du 11 septembre une nouvelle flambée des cas de choléra, on remarque une arrivée massive de gens aux unités de traitements avec une moyenne de 10 malades par jour. C’est une nouvelle résurgence qui se remarque », a dit Justin Mbuya, responsable médical des activités de MSF au niveau de Kanyaruchinya.
En l’espace d’un mois, le nombre de cas de choléra a augmenté de façon préoccupante dans le territoire de Nyiragongo en générale. Entre le mois de cette jusqu’au 20 octobre, 174 patients ont été admis au centre de traitement du choléra mis sur pied par les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF).
« Sur le plan statistique, dans toute la zone de santé de Nyiragongo nous sommes à 8 205 cas contre 11 décès mais au niveau de l’unité de traitement, depuis le 11septembre de l’année en cours nous sommes 174 cas », a ajouté Justin.
Les facteurs causals restent les mauvaises conditions de vie de ces ménages des déplacés à la suite des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, masisi et Nyiragongo.
‘’Le non assainissement du milieu et le manque d’hygiène, la promiscuité des ménages, sont des facteurs remarqués réunis à Kanyaruchinya pour qu’il y ait cette nouvelle flambée. Comme il y a ces problèmes d’hygiène et le non accès à l’eau, nous MSF nous demandons à d’autres organismes de nous emboiter le pas. si nous sommes dans la prise ne charge dans les centres de santé nous avons besoins des autres dans la communauté »
*Crainte d’une crise humanitaire sans pareil*
Les équipes de l’ONG MSF ont alerté en plus sur le risque d’aggravation de la situation humanitaire des déplacés si rien n’est fait par le gouvernement et d’autres organisations humanitaires.
Cette crainte est fondée sur les nouvelles violences armées qui ont conduit au déplacement de plusieurs d’autres dizaines de milliers de personnes fuyant les combats et qui ont rejoint celles déjà présentes depuis à Kanyaruchinya.
L’organisation s’inquiété de la cessation des financements pour certaines organisations humanitaires dont les projets sont arrivés à leur fin.
‘’On a notifié la cessation de financement d’urgence de certaines organisations qui restent préoccupants pour nous parce qu’il y a beaucoup de projets d’urgence qui ont été finalisé en septembre et octobre, ce qui suppose que la situation est critique aujourd’hui le sera encore plus après retrait de certains acteurs’’
Présente en RDC depuis 1977 et au Nord-Kivu depuis 1992, l’ONG Médecins sans frontières lutte, à côté de la population, à travers quatre domaines d’intervention dont la lutte contre les épidémies, l’exclusion de soins, les déplacements des populations et les catastrophes naturelles.
Près de 2 millions de patients ont été consultés en plus de 2.106.748 d’enfants vaccinés. 870.042 patients de paludisme et 1.615 interventions chirurgicales ont été pris en charge outre les 9.000 personnes victimes de violences sexuelles durant l’année 2022
La rédaction
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