Le Camp des déplacés de Rusayo, situé en territoire de Nyiragongo, à l’ouest de Goma, a servi de cadre à la cérémonie marquante ce mercredi 04 août à la fin du programme « Les Décisions des Filles ». Cette initiative, intégrée au projet « Réponse en Protection de l’enfant et moyens de subsistance aux personnes déplacées et retournées à l’Est de la RDC », a eu pour objectif d’autonomiser 120 jeunes filles issues des familles déplacées en leur offrant des opportunités d’apprentissage et de développement personnel.
Simone Kahindo, représentante de l’organisation Umoja, a souligné plusieurs défis importants auxquels sont confrontés les enfants déplacés.
« Bien que la convention relative aux droits des enfants stipule que tout enfant a des droits fondamentaux, le contexte socio-politique actuel dans notre pays et dans notre Province du Nord Kivu ne s’y prête pas. Les conflits ont abandonné les enfants à leur triste sort, les forçant souvent à abandonner leurs études pour chercher des refuges sûrs, ce qui nuit gravement à leur éducation,» a-t-elle dit.
Le programme « Les Décisions des Filles », mis en œuvre dans les espaces Amis d’enfants, a visé à pallier le manque d’activités appropriées pour les adolescentes en situation de migration et de déplacement. Les participantes, âgées de 10 à 19 ans, ont acquis des compétences pratiques telles que la fabrication de savons liquides et la confection de gâteaux, ainsi que d’autres activités génératrices de revenus.
« La cérémonie d’aujourd’hui marque la fin de ce programme essentiel, conçu pour autonomiser les filles en situation de déplacement et améliorer leurs perspectives d’avenir », a-t-elle affirmé. Le succès du programme est le résultat d’un effort collectif soutenu par le financement du Fonds Humanitaire International.
Malgré les résultats positifs, Simone Kahindo a appelé à un soutien continu : « Malgré les avancées du programme, il existe encore un écart significatif dans l’autonomisation des adolescentes. Nous demandons davantage de soutien de la part de nos partenaires pour continuer ce travail crucial. Les adolescentes déplacées ont aussi des droits, comme tous les autres enfants. »
Le programme ne s’est pas limité à l’apprentissage de compétences pratiques. Il a également visé à développer les compétences en communication, en prise de décision et en gestion financière des participantes. « Nous avons œuvré à renforcer la confiance des filles en elles-mêmes et à leur permettre de mieux définir leurs objectifs de vie », a déclaré une de encadreurs.
Madame Charmante Kinja, représentante de Save the Children, a salué l’engagement des jeunes filles.
« Nous félicitons votre détermination depuis le début du programme en novembre jusqu’à aujourd’hui. Vous avez démontré vos acquis avec fierté, reflétant votre résilience et votre engagement. »
Lors de la cérémonie, les filles ont présenté des démonstrations de fabrication de gâteaux, de savons liquides et de pâtisseries, tout en partageant leurs apprentissages sur la protection individuelle et l’hygiène. Ces présentations ont été réalisées devant les autorités locales, les membres de leurs familles et la communauté locale.
La clôture du programme au Camp des déplacés de Rusayo marque un pas important vers l’autonomisation des jeunes filles déplacées. Cependant, elle constitue également un appel à la solidarité continue pour soutenir ces enfants dans leur parcours difficile.
La rédaction
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