Les chrétiens du Nigeria continuent de payer le prix du sang pour leur foi. Dans la nuit du jeudi au vendredi 8 septembre, un séminariste âgé de 25 ans, Na’aman Danlami, a été brûlé vif par des bergers peuls dans l’incendie du presbytère de la paroisse Saint-Raphaël, à Fadan Kamantan (nord du Nigeria, ndlr) où il résidait.
Alors que le curé et le vicaire de la paroisse ont pu échapper aux flammes, le jeune homme est quant à lui resté piégé à l’intérieur de la bâtisse. “Les assaillants voulaient kidnapper le curé. N’ayant pas réussi à pénétrer dans sa maison, ils y ont mis le feu. Les deux prêtres ont pu s’échapper mais malheureusement, le séminariste a été brûlé à l’intérieur “, a déclaré à l’AED Mgr Kundi, évêque du diocèse de Kafanchan. “L’assaut a duré plus d’une heure, mais il n’y a eu aucune réaction ni aucun soutien de la part des forces militaires. À un kilomètre de là, il y a un poste de contrôle, mais il n’y a eu aucune réaction”, a déploré l’évêque, estimant que “les citoyens nigérians ne sont pas protégés !”
Na’aman Danlami est la deuxième personne du diocèse de Kafanchan à perdre la vie au cours d’une attaque contre un presbytère. L’an dernier, le père John Mark Cheitnum, directeur de la communication du diocèse de Kafanchan, était sauvagement tué après son enlèvement. En janvier 2023, le père Isaac Achi mourait lui aussi brûlé vif dans l’incendie criminel de sa maison paroissiale, dans la région de Paikoro située au centre du pays. Un autre séminariste, Ezequiel Nuhu, a été enlevé avec son père dans la journée du 7 septembre.
Un rare niveau de persécution
Le Nigeria est l’un des pays où les chrétiens sont les plus persécutés au monde. Il représente à lui seul près de 90% des chrétiens tués pour leur foi en 2022, selon l’index mondial de persécution publié par l’ONG protestante Portes Ouvertes. En un an seulement, plus de 5.000 chrétiens nigérians ont été assassinés. Les persécutions sont particulièrement intenses dans le nord du Nigeria, où la charia est appliquée. Pris en étau entre les raids d’une nébuleuse de groupes djihadistes et les attaques de bergers peuls musulmans, les chrétiens font face à un niveau de violence rare, à tel point que plusieurs dignitaires de l’Église catholique n’hésitent pas à qualifier cette situation de génocide, refusant d’y voir des affrontements purement fonciers entre bergers musulmans et agriculteurs chrétiens.
Aleteia
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