Présidentielle 2023 : une opposition dénaturée face à Félix-Antoine Tshisekedi (Billet de Paul Zaïdi)

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Depuis l’époque coloniale congolaise, l’opposition politique n’a plus le véritable attribut essentiel de la démocratie, de la tolérance, et de la confiance dans la capacité des citoyens de résoudre leur divergences pacifiquement. En République Démocratique du Congo l’on a du mal à différencier les groupes de pression, les mouvements citoyens et le clan de l’opposition. Tous submergés dans le contraste à convaincre les citoyens et les membres du gouvernement à s’engager sur les préoccupations individualisées selon les clivages politiques.

D’emblée, les ultra-conservateurs du pouvoir alternatif se retrouvent sans nul doute au sein de l’Union sacrée de la nation (USN), avec la transhumance des leaders de cette plateforme qui soutient Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, plusieurs caciques proches de l’ancien Président Joseph Kabila Kabange (qui a dirigé le pays pendant plus de 15 ans), avaient été convaincus de tourner le dos à cet homme de Kingakati.

D’entrée de jeu, l’objectif des opposants congolais est le même cependant, leur stratégie est résolument disparate. Dé le début du cycle électoral, ils avaient été incapables de parler un même langage jusqu’à aboutir à une candidature commune ayant une probable potentialité de tourner la page du règne tshisekediste.

Bien qu’ils s’organisaient en conclave de réflexion sur l’avenir du pays, une avidité absolue était lisible sur leur chemin. Jusqu’à ce que certains d’entre eux n’inspirent plus confiance et du coup, ils crient sur une éventuelle fraude électorale, tenant compte aux énormes irrégularités constatées lors des votes du dernier trimestre de l’année passée.

Après un scrutin présidentiel 2023 boycotté par le méga Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), et non reconnu sous diverses formes par une partie de la communauté internationale. Les grands blocs d’opposition sont sur le droit chemin de susciter les jeunes à descendre dans la rue, sous prétexte de l’application ipso facto de l’article 64 de la constitution de la RD Congo qui stipule que ;

« Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».

En tous cas, la liquéfaction du ciment qui lié les opposants congolais a orchestré la fragilisation des candidats concurrents à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui était candidat à sa propre réélection et dont la commission électorale nationale indépendante (CENI), a provisoirement proclamé sa victoire à 73% très loin de la proportion de ses antagonistes. poursuivants à savoir Moïse Katumbi Chapwe (18,08 %) et Martin Fayulu Madidi (5,33%).

Finalement, le numéro un de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi, l’a confirmé, dimanche 31 décembre 2023, lui signifiant 73,34% des voix, soit l’équivalent de 13.215.366 suffrages exprimés.

Cette présidentielle à un seul tour couplée à l’élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux qui avaient eu lieu le mercredi 20 Décembre 2023 en République Démocratique du Congo, a révélé les frais faces des acteurs oeuvrant dans la constellation politiques de ce pays.

Donc, en République Démocratique du Congo il y a une opposition qui fulmine contre un régime bien décidé à rester au pouvoir par la voie de l’exercice démocratique via les élections.

Un risque imminent d’avoir une faible représentativité d’opposants dans les institutions parlementaires pèse sur l’échiquier politique alors qu’en réalité, les partis d’opposition doivent faire un travail parlementaire robuste pour forcer les gouvernements à mieux faire. Le poids politique s’exerce valablement que lorsque la masse des députés provinciaux, nationaux et municipaux sont en posture d’héroïsme.

Paul Zaïdi

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