Nord-Kivu : les étudiants de l’ISTA se joignent aux déplacés qui manifestaient contre la faim à Goma

Les déplacés des guerres, hébergés au camp de Bulengo, à l’extrême ouest de la ville de Goma chef-lieu du Nord-Kivu, ont pris d’assaut les grandes artères de la ville de Goma le lundi 22 mai, afin de manifester contre la situation qu’ils traversent depuis maintenant plusieurs mois, situation qu’ils jugent d’ « inhumaine». Au fait, les manifestants accusent le gouvernement de rester insensible à la précarité constatée actuellement dans ce lieu où ils se sont abrités fuyant les hostilités des terroristes du M23 dans des territoires du Nord-Kivu qu’ils occupent actuellement avec le soutien du Rwanda.

Cette manifestation des déplacés de Bulengo a eu un soutien considérable de certains étudiants de l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA/Goma) qui ont envenimé la situation dans le quartier lac Vert où est établi ce camp jusqu’à conduire à l’arrêt momentané des activités dans le quartier.

En effet, ils exigent, notamment, la ration pour leur famille mais aussi le rétablissement de la paix dans leurs milieux d’origine.

Le chef de quartier lac Vert appelle les déplacés au calme et surtout à la prudence car leur camp est construit dans un milieu considéré comme zone de concentration du dioxyde de carbone.

« Il y avait un engouement de certains déplacés qui manifestaient leur pour n’avoir pas été assistés par les humanitaires depuis plusieurs jours. Il y a une grande concentration des gens ici au quartier. Les gens sont en train de détruire les abris. Vraiment il sont en colère et crayons un débordement. » S’inquiète Dedesi Mitima, chef de quartier lac Vert.

L’occasion faisant le larron, le chef a invité les services de l’ordre à regarder de bon œil les étudiants de l’ISTA devenus selon lui, une menace pour la population du quartier lac Vert.

 » Je voulais attirer l’attention des étudiants de l’ISTA, il ne faut pas s’ingérer dans les affaires qui ne les concernent pas . Pourquoi ces étudiants ont toujours eu une tendance de vouloir troubler l’ordre public ? On ne comprend rien. Même les policiers commis à la garde du camp ont fui. Que les autorités nous aident vraiment.. »

Bien qu’il n’y ait pas encore de bilan de ces manifestations, tout porte à croire qu’il aurait des victimes vu la tournure que cette dernière a pris.

La rédaction