Crise politique au Sud-Kivu : « Ayez pitié de cette province, la population exige de vous une amande honorable face à cette situation qui vous disqualifie profondément » (Société civile)

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Le Bureau de coordination de la Société civile du Sud-Kivu s’indigne du silence qui caractérise les ministres, députés et sénateurs originaires du Sud-Kivu qui restent indifférents face à la situation politique confuse qui gangrène leur province.

Au cours d’un point de presse tenu ce mardi 18 avril 2023 à Bukavu, la société civile fait savoir que c’est depuis bientôt cinq ans que la population du Sud-Kivu assiste malheureusement à des scènes d’un théâtre politique immérité et inédit entre les deux institutions provinciales sous la complicité des autorités congolaises. Elle a rappellé l’article 5 de la constitution qui stipule que la souveraineté nationale appartient au peuple et que tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement et indirectement par ses représentants.

« Aujourd’hui, suite à la crise persistante et aux allures honteuses entre d’une part, l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial et entre les deux institutions et la population du Sud-Kivu d’autre part, on se demande si la démocratie existe ou existera réellement dans cette province. À qui profite ce désordre orchestré au Sud-Kivu ? Pourquoi le gouvernement central à travers le ministère de l’intérieur, entretient-il la confusion au Sud-Kivu en lieu et place faire respecter les principes de la démocratie ? À quoi rime le slogan « le peuple d’abord » pour la population du Sud-Kivu? La volonté du peuple c’est la volonté de Dieu, dit-on », déclare la société civile forces vives du Sud-Kivu.

Et d’ajouter :

« Aujourd’hui la gouvernance du Sud-Kivu, fait la honte de toute la classe politique congolaise en général et celle du Sud-Kivu en particulier. Le peuple ne vous mérite pas. Les faits macabres de cette gouvernance sont connus de tous et les acteurs tapis dans les bureaux huppés de Kinshasa sont également connus. Cette gestion caractérisée par le détournement des derniers et biens publics, la spoliation du patrimoine public et privé de l’État, l’incapacité à juguler l’insécurité, le délabrement très avancés des infrastructures socioéconomiques de base, le mensonge (…) La société civile du Sud-Kivu met en garde et dénonce rigoureusement l’immixtion intentionnelle du gouvernement provincial dans l’organisation de ses structures membres. C’est le cas patent des élections du comité syndical du marché central de Kadutu. Que vise une telle démarche ? Est-ce une guerre ouverte déclarée à la société civile du Su-Kivu ? Pourquoi son Excellence Monsieur le Président de la république, Chef de l’État, grand démocrate et garant de bon fonctionnement des institutions garde-il silence ? A-t-il oublié sa promesse à cette population ? A-t-il oublié que le moment de la sanction populaire est proche et que cette situation de gouvernance chaotique au Sud-Kivu ternit son image ici ? Pourquoi le gouvernement central laisse-t-il le Ministre de l’intérieur à tort et à travers jusqu’au débordement (avec des correspondances intempestives, contradictoires et entachées de beaucoup d’irrégularités administratives) dans le fonctionnement des institutions provinciales jusqu’à les empêcher de fonctionner conformément à la volonté de la constitution de la république ? Pourquoi Monsieur le Ministre national de l’intérieur ne viendrait-il pas une fois au Sud-Kivu pour écouter la version de la population que de rappeler chaque fois les partis au conflit à Kinshasa sans avoir la version du terrain? ».

Par ailleurs, le bureau de la coordination de la société civile du Sud-Kivu dit que la population va se prendre en charge en appliquant le principe « zéro élu réélu » quel que soit ce que les politiciens vont leur dire.

Il appelle également au gouvernement de la République Démocratique du Congo de cesser d’envenimer une situation déjà assez pourrie en stoppant la cacophonie de ses différents ministres.

Jackson Luanda Maliyabwana

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