Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui poursuit sa tournée dans le Grand Kasaï, a promis la prison aux détourneurs avérés des fonds alloués au projet Tshilejelu, dans sa brève allocution mardi, devant la population de Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami, réunie à l’esplanade du gouvernorat de province.

Communiant dans la soirée, avec la population de ce territoire, après que son cortège ait parcouru un tronçon de calvaire de Mbuji-Mayi en passant par Ngandajika Munyengie, le Chef de l’Etat a exprimé son inquiétude à la suite des travaux du projet Tshilejelu.

Le président Félix Tshisekedi a fait ce voyage routier afin de se rendre compte de l’état de déliquescence de ce tronçon d’une centaine de km.

Il a constaté que le projet Tshilejelu piétine, alors qu’il avait suscité de l’espoir.

 « Mes frères me demandent l’état d’avancement du projet Thilejelu. Je suis venu ici pour m’enquérir de près de la situation. Je suis venu savoir s’ils ont travaillé ou pas. S’ils n’ont pas travaillé, qu’ils me fournissent des explications convaincantes. Sinon ils iront en prison, surtout si le détournement est avéré, c’est déjà un problème », a affirmé M. Tshisekedi.

Face aux milliers des  « Kabindais »  insatisfaits de l’exécution du « Projet Tshilejelu », le Président de la République promet d’abord de poser la question au gouverneur et à ceux qui étaient chargés du suivi des travaux.

« Chers Papa, et chères Mamans, sachez que le Congo que je voudrais voir aujourd’hui, c’est le Congo qui s’occupe d’abord du peuple. Je ne veux pas que ceux qui ont la charge de gérer le pays, les provinces, les territoires et autres entités détournent l’argent au détriment du peuple. C’est fini », a tranché Félix Tshisekedi.

L’inquiétude de la population de cette province s’explique par le fait que, lancé depuis mars 2021, le « Projet Tshilejelu » qui traduit la vision du Président orientée vers le développement des infrastructures et l’amélioration de la qualité de vie de ses concitoyens, n’a pas encore démarré dans les villes de Kabinda et de Mwene Ditu.

Le« Projet Tshilejelu consiste en la construction, réhabilitation et modernisation des infrastructures routières d’intérêt public à travers le pays, rapporte-t-on.

Le coût total du contrat entièrement financé par l’Etat congolais tel que conclu le 23 septembre 2020 est estimé à 138 millions de dollars américains.

Le montage financier, à en croire le directeur général de l’OVD, a été effectué avec le concours de la Banque UBA qui a facilité l‘obtention d’une ligne de crédit dans le cadre du Partenariat Public privé (PPP).

La durée des travaux est de 28 mois pour Kinshasa et de 36 mois pour l’Espace Grand Kasaï.

Ces travaux sont exécutés par l’entreprise chinoise CREC7.

Après avoir rassuré la population de sa détermination ferme à développer les infrastructures de base à travers son programme, le Président Félix Tshisekedi a également abordé le programme de santé universelle, un projet censé permettre à l’avenir aux citoyens de se soigner plus facilement.

Le Chef de l’Etat a aussi échangé avec les délégations de notables locaux à la fois politiques, religieux et coutumiers.

Sa tournée prend fin début janvier. Dans l’entre-temps, le Pr2sident de la République est attendu notamment à Mwene-Ditu, toujours dans la province de Lomami, au Sankuru et à Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï.

Le territoire de Kabinda est une entité déconcentrée de la province de la Lomami. Il est traversé par la route nationale  « RN2 » en terre pour une distance de 162 kilomètres.

Les routes de dessertes agricoles dans le territoire de Kabinda sont en terre et dans un état déplorable.

La plupart de ponts sont en bois et sont moins fréquentable avec plus de risque. Le territoire de Kabinda a deux aéroports,  celui de Ntunta,  propriété de l’Etat et celui de Zewe, appartenant à l’Eglise catholique. Cependant, les pistes des deux aéroports sont impraticables et en mauvais état