Kasindi : “mon sexe n’est plus une marchandise pour mieux vivre” (témoignage)

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Le fonctionnaire délégué du Gouverneur Militaire du Nord-Kivu Kambale Sivavuhirwa Barthélémy, s’en félicite en premier lieu de la réduction sensible de l’exploitation sexuelle à Kasindi. À chaque point de presse qu’il tient avec les chevaliers de la presse locale, il encourage toujours les acteurs communautaires qui ont contribué à la réussite de ce combat de longue haleine.

La protection des survivantes des affres de la guerre asymétrique qui se visent dans les provinces sous état de siège (Nord-Kivu et Ituri), et la lutte contre la traite et l’exploitation sexuelle étaient trop souvent détournés de leurs objectifs premiers en cité frontalière de Kasindi, reléguant le bien-être des personnes affectées par ces drames au second plan de l’attention.

Désormais au niveau local, ces problématiques sont abordées par l’association féminine femmes solution pour le changement social « FESOCS » sous l’angle de la résilience, de la lutte contre la dépression nerveuse et de la perte d’attractivité dans ce coin sensible du grand Nord-Kivu, les femmes rurales sont tellement mobilisées pour renforcer des dispositifs de contrôle et de maintenir un climat de bienveillance, en dépit d’énormes dérapages observés ces derniers temps.

« Nous sommes engagées à réduire à zéro les cas de violences sous toutes ses formes, nous saluons l’accompagnement des autorités politico-administratives qui ne cessent de nous tenir une main forte lorsqu’une nécessité s’impose », a avoué le week-end à lesvolcansnews.net madame Shamimu Binti Rashid Présidente de cette structure féminine.

Depuis le dernier trimestre de l’année 2023, les filles âgées moins de 18 ans sont devenues quasiment introuvables dans les maisons de tolérances (communément appelées QG). Alors qu’il y a quelques jours où l’on pouvait voir un nombre croissant des filles vulnérables (surtout issues des familles en situation de déplacement suite à l’insécurité grandissante dans leurs milieux respectifs), déambuler librement dans ces endroits semblable à la sodomie, à la recherche du gain facile.

Et celà c’était juste une manière de chercher quoi mettre sous la dent. Actuellement, les femmes leaders de FESOCS se vouent à l’apprentissage des métiers pratiquement rentables, en faveur de ces jeunes filles dépourvues de moyens substantiels qui aujourd’hui, arrivent à nouer les deux bouts du mois dans les familles d’accueil pour les unes, tout comme dans les endroits d’hébergement pour d’autres.

« Mon sexe n’est plus une marchandise pour mieux vivre… Les mamans de FESOCS nous aident à trouver de l’argent pour accomplir nos différents besoins au quotidien sans pour autant privilégier la prostitution comme au auparavant. Nous sommes heureuses du fait que, nous sommes épargnées d’éventuelles maladies sexuellement transmissibles virales et d’autres malédictions qui résultent par le fait de coucher avec plusieurs hommes », a témoigné sous anonymat l’une des bénéficiaires de cet encadrement.

Rappelons-le, jusqu’à la fin de l’année 2021 lorsque la guerre s’est amplifié dans le secteur de Ruwenzori plus précisément dans les agglomérations agricoles à l’instar de Halungupa, Nzenga, Mwenda et Kisima. La cité frontalière de Kasindi-Lubiriha avait réceptionné plusieurs déplacés de guerre, une situation qui a engendré une crise alimentaire inédite. Grâce aux réponses d’urgences des organisations non gouvernementales (ONG) à caractère humanitaire, les familles d’accueil étaient en mesure tant soit peu, à subvenir aux besoins de ces déplacés de guerre.

À celà s’ajoute également, l’opération que le commandant de la police nationale congolaise PNC commissariat de Kasindi le commissaire supérieur Key Lembi Célestin, a récemment initié dans le cadre de traquer les proxénètes et les trafiquants des boissons alcooliques et des drogues prohibées dans le circuit du marché sur le sol congolais. À cet effet, plusieurs kilogrammes du chanvre indien avaient été incinérés par les services de l’hygiène et salubrité publique.

Paul Zaïdi

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