Ituri : Une centaine de miliciens répondent présents au lancement des opérations du désarmement et démobilisation à Diango, site pilote

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L’opération du désarmement et démobilisation des groupes armés vient d’être officiellement lancé ce lundi 17 avril 2023, en province de l’Ituri par le gouverneur militaire lieutenant général Luboya N’kashama Johnny.

En présence du coordonnateur national adjoint du P-DDRCS chargé des opérations techniques, des partenaires de la Monusco, des structures de la société civile, de la jeunesse, des leaders communautaires et des députés provinciaux en veilleuse, cette activité s’est déroulée à Diango, un site aménagé pour le désarmement des groupes armés et situé à plus de 15 kilomètres à l’ouest de Bunia dans le territoire d’Irumu.


Des allocutions des uns et des autres


D’entrée de jeux, la Monusco qui promet son accompagnement au gouvernement congolais pour le bon fonctionnement de cette opération jusqu’à son terme, ose croire que ce programme pourra ramener la paix en Ituri après plusieurs tentatives du DDR et de la stabilisation.

 » Après plusieurs tentatives du programme DDR et stabilisation, nous osons croire que celui-ci est le dernier et que la réussite du P-DDRCS amènera définitivement la paix et la stabilité de la province de l’Ituri  » a fait savoir Léopold Gnocke lors de son allocution après le mot de bienvenue de l’administrateur du territoire d’Irumu.

Au nom de la coordination nationale du P-DDRCS, le coordonnateur national adjoint en charge des questions techniques et operationnelles qui révélé qu’au moins une centaine d’éléments notamment de la CODECO et FPIC dite Tchini ya Kilima ont répondu présents à cette première journée du désarmement et démobilisation des groupes armés locaux, annonce que tous les moyens sont prêts pour mener à bon port ce processus.

Pour Pierre Égide Bossale, le désarmement et démobilisation de ces premiers venus sera un exemple que d’autres éléments armés pourront suivre afin d’atteindre près de 20 milles ex-combattants uniquement pour la province de l’Ituri car les infrastructures.

 » On a sur le site une centaine de gens, des ex-combattants qui sont principalement venus du Sud Irumu et on espère qu’à partir de ce geste, ce qui hésite encore, vont comprendre qu’il est temps de venir à la paix et de rejoindre les autres. On a suffisamment d’infrastructures pour les accueillir  » a dit le colonel magistrat Pierre Égide Bossale dans une interview accordée à la presse sur place à Diango.

Le gouverneur de la province de l’Ituri, lieutenant général Luboya N’kashama Johnny qui a lancé ce désarmement et démobilisation au nom du Vice-Premier Ministre et ministre de la défense, qualifie cela d’un geste d’amour de la part de ces rendus qui ont préféré quitter la brousse pour renoncer à la violence armée, et les félicite pour avoir choisi la voix du développement de leurs entités respectives en particulier et de l’Ituri en général.

D’après le chef de l’exécutif provincial, ce dépôt de leurs armes est l’image que les congolais ont, longtemps, attendu des groupes armés locaux opérant en Ituri.

 » Je peux dire un jour d’amour parce que ça, c’est un geste d’amour. Cette jeunesse que vous voyez derrière moi est iturienne et la violence qu’elle exerçait c’était sur les populations ituriennes et cette jeunesse vient de renoncer à cette violence là. Et donc, je les en félicite parce qu’ils sont les premiers à montrer l’exemple devant leurs parents, devant leurs amis à montrer que plus jamais, ils ne referont cette violence  » a déclaré Luboya N’kashama Johnny.

Avant de poursuivre :  » Au nom du président de la République, commandant suprême des Forces Armées de la RDC et de la police mais aussi au nom du Vice-Premier Ministre et ministre de la défense, je profite de lancer les opérations de démobilisation et de désarmement ici en province de l’Ituri « .

Impressions des structures sociales

La société civile, coordination provinciale de la province dont son numéro 1 en a pris part, rappelle à l’état Congolais qu’il n’est pas dans son premier exercice avec pareilles activités.

L’ingénieur Dieudonné Lossa qui en veut pour exemple, le cas des miliciens FRPI cantonnés à Azita près de Gety depuis le 28 février 2020, souhaite aussi voir la prise en charge être bien assurée pour ne pas permettre à ces désarmés et démobilisés à retourner dans leurs anciennes activités.

 » Nous sommes tous dans la joie d’assister au lancement du processus de désarmement. Nous ne voulons pas que ça reste un lancement mais on souhaite qu’on évolue effectivement pour désarmer tous les groupes armés en Ituri. Vous savez zn Ituri, on a des mauvaises expériences, on a été à Gety avec la FRPI pour des activités presque des mêmes genres mais ils sont jusqu’à présent à Gety, bien armés et continuent à opérer dans certaines régions en pillant des vaches, etc. Nous ne voulons pas cette activité s’arrête au lancement, mais on veut voir les groupes armés être démobilisés, désarmés et les réintégrer dans la communauté  » recommande le responsable de cette structure citoyenne.

 » Ça veut dire l’état Congolais doit mettre des moyens à la disposition du programme, car c’est un programme de l’état. Les groupes armés de l’Ituri, c’est pour eux une occasion de plus et nous voulons voir ces groupes armés venir en masse  » a ajouté Dieudonné Lossa.

Pour sa part, le conseil provincial de la jeunesse a remercié ces jeunes pour avoir accepté la main tendue du chef l’état et les invite à respecter leur engagement vis-à-vis du gouvernement congolais.

Leur accueil dans la société est le message essentiel sur quoi Gentil Kaniki, président de cette structure juvénile s’est-il martelé.

 » Nous voulons que cette jeunesse puisse bénéficier de l’encadrement et de la prise en charge appropriée pour qu’ils oublient leur vie de la brousse. Nous voulons qu’ils soient vraiment accueillis comme des enfants de la maison, qu’ils ne soient pas traumatisés  » estime-t-il avant de conclure que le suivi de toutes les procédures s’avère nécessaire dans ce programme.

De l’expression des démobilisés et désarmés

Ayant représenté leurs éléments, Sogambele Malali et Ngabu Ngawi Olivier Sogambele respectivement ex-chefs des milices FPIC dite Tchini ya Kilima et CODECO/ARDPC sensibilisent les autres miliciens encore en brousse à choisir la voix de la raison, car reconnaissent ils, avoir trop tué, violé mais jusqu’à présent, ils n’ont encore rien gagné.

 » Aujourd’hui, je suis à joie parce que depuis mon début dans cette aventure, je me suis battu mais je n’ai encore rien eu de spéciale. Je dirigeais la FPIC et je demande encore à ce qui sont restés de venir remettre les armes pour construire [……] Je dirigeais ARDPC/CODECO et j’etais sorti du groupe URDPC/CODECO. Présentement ici j’ai plus de mes 80 gardes du corps ici et ma base était à Alla et maintenant suis à Diango dans le site. Ce que j’ai fait, c’est pour la recherche de la paix  » ont-ils dit après avoir remis symboliquement leurs armes auprès du gouverneur militaire, lieutenant général Luboya N’kashama Johnny.

Il faut signaler que plusieurs groupes armés sont concernés par ce processus, et surtout ce qui sont en engagement avec l’état Congolais notamment la CODECO/URDPC. Récemment la FPIC sous le guide d’un certain Hérode en Irumu et six autres milices Mai-Mai à Mambasa, avaient émis, aussi, le vœu d’intégrer le processus de paix amorcé par l’état Congolais.

Nickson Manzekele de retour de Diango.

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