RDC : Congo Nouveau asbl dénonce l’implication des Chinois dans l’exploitation illégale des minerais au Sud-Kivu

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Congo Nouveau asbl, une organisation membre du consortium « Congo N’est Pas À Vendre » (CNPAV), a exprimé sa profonde indignation face à l’implication des ressortissants chinois dans l’exploitation illégale des minerais dans la province du Sud-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 17 janvier, l’organisation a dénoncé l’exfiltration des suspects chinois, arrêtés depuis le 20 décembre 2024, par la Direction Générale des Migrations (DGM).

Emmanuel Ndimwiza, team leader Ressources Naturelles au sein de *Congo Nouveau asbl*, a déploré que les autorités congolaises n’aient pas pris de mesures judiciaires contre ces individus après leur arrestation dans le territoire de Walungu.

« Cette situation déplorable s’apparente à un acte de corruption, reflète une mauvaise gestion des affaires publiques et prive les Congolais des ressources nécessaires pour accéder aux services sociaux de base tels que la santé, l’éducation, l’eau, la création d’emplois et les infrastructures d’intérêt général », a affirmé Ndimwiza.

Les autorités du Sud-Kivu avaient intercepté un groupe de 17 opérateurs miniers chinois, accompagnés de six Congolais, le 20 décembre 2024, accusés d’exploiter illégalement de l’or dans la région de Karhembo, en territoire de Walungu. Mais au lieu d’être jugés, ces ressortissants chinois ont été exfiltrés à la frontière rwandaise avant de prendre l’avion pour la Chine, sans que leur présence illégale en RDC ne soit réellement élucidée.

« Face au flou entourant cette affaire, Congo Nouveau asbl exige que toute la lumière soit faite sur cet incident,» a déclaré Ndimwiza.

Il a ajouté que l’exploitation illégale des minerais congolais empêche la population locale de tirer parti des richesses naturelles de son propre pays, aggravant ainsi la pauvreté et l’instabilité.

L’exploitation minière illégale dans la région a des conséquences dramatiques, tant sur le plan environnemental que social. Les pratiques minières non réglementées sont responsables de la destruction de la biodiversité locale, de la pollution des cours d’eau et des sols, et d’une dégradation générale des écosystèmes. Les routes et infrastructures créées pour faciliter l’exploitation minière fragmentent les habitats naturels, tout en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre.

Dans le même temps, Congo Nouveau asbl a appelé à une enquête parlementaire approfondie sur les événements.

« Il est impératif que les responsables soient traduits en justice et que des sanctions exemplaires soient prises pour démanteler ces réseaux d’exploitation illégale des minerais », ont insisté les membres de l’organisation.

 

Congo Nouveau asbl a averti que si les enquêtes ne sont pas menées de manière rigoureuse, l’organisation considérerait qu’il existe une complicité au plus haut niveau de l’État. Le respect des normes internationales, telles que l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), serait ainsi compromis, ce qui entacherait gravement l’image de la RDC sur la scène internationale.

 

La rédaction

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