Beni : plusieurs couples se séparent sans le divorce judiciaire à la frontière de Kasindi (Observation de PAUL ZAÏDI)

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À ciel ouvert, le divorce judiciaire peut alors revenir très cher à l’homme, d’autant plus que toutes ces dépenses bénéficieront à une personne devenue en quelque sorte son « ennemie ».

Les ruptures d’union conjugale légalement approuvée par une simple séparation deviennent plus fréquentes. Le phénomène n’est pas si nouveau à Kasindi-Lubiriha.

Partant de cette opinion qui est devenue tellement virale dans les barzas « endroit où l’on consomme du café traditionnel chaque matin et celà au quotidien », de la cité frontalière de Kasindi en territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu.

« En 2017 nous nous sommes officiellement mariés devant l’officier du bureau secondaire de l’état civil détaché en groupement Basongora dans le secteur de Ruwenzori cependant, ça fait exactement 3 ans que nous sommes en séparation des corps avec mon épouse. Nous considérons celà en fonction d’un divorce traditionnel puisque au-delà de nos consentement… » relate un homme divorcé.

« La famille biologique de mon épouse et la mienne se sont accordés à nous faciliter la tâche. C’est moin coûteux par rapport au divorce qui s’effectuent devant les instances judiciaires », a témoigné sous anonymat un homme qui s’est séparé avec sa femme légitime.

Ce calcul financier entraîne certains hommes à préférer le mariage coutumier afin de ne pas s’exposer au risque d’être traîné, en cas de divorce, devant la justice ; ou pire, de démissionner de leur travail pour échapper au versement d’une pension alimentaire.

À l’inverse, le divorce judiciaire peut avoir des effets bénéfiques pour les femmes, qui ont le plus souvent la garde des enfants. La juridiction peut imposer aux hommes, même lorsqu’ils sont déchus de la puissance paternelle, de verser une pension alimentaire pour l’éducation et l’entretien permanent des enfants.

« J’ai une boutique des vêtements de luxe et bijouterie. La capitale financière de mes activités résultent de la somme que mon ancien conjoint m’avait donné lors de l’aboutissement du processus de notre divorce. C’est ce qu’on appelle couramment le dédommagement et aujourd’hui (……) Je ne regrette pas le fait de l’avoir perdu dans ma vie et voilà importance de signer la communauté de bien le jour du mariage », s’en réjouit madame Kahindo Ruvake une congolaise d’origine et qui réside actuellement en Ouganda voisin précisément dans le district de Kasese.

Actuellement, d’après les résultats de cette observation, les femmes font appel à la justice moderne pour rompre les liens du mariage bien plus souvent que les hommes. La justice a tendance à entériner plus facilement le divorce afin de les libérer et les protéger, et à leur accorder des réparations lorsque les torts du mari sont prouvés, comme c’est souvent le cas.

Le recours à la procédure judiciaire pour le divorce en République Démocratique du Congo, a des répercussions sociales et économiques sur la vie des hommes et surtout sur celle des femmes, victimes de bien plus de discriminations et d’inégalités de traitement de la part de leur conjoint.

PAUL ZAÏDI

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