Goma : des voix s’élèvent contre le bilan officiel du naufrage à kituku

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Un drame s’est produit sur le Lac Kivu avec le naufrage du bateau MV Merdi, causant la mort de 23 personnes et la survie de 58 autres, selon le bilan provisoire annoncé par le Gouvernement Provincial du Nord-Kivu en état de siège. L’accident est survenu vers 11 heures alors que le bateau, en provenance de Minova (Sud-Kivu), se dirigeait vers Goma, à environ 700 mètres du port de Kituku, dans le quartier Kyeshero.

Dans un communiqué officiel, le Vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu, le Commissaire Divisionnaire Jean Romuald Ekuka Lipopo, a exprimé sa profonde tristesse face à ce naufrage tragique. « Le Gouvernement provincial du Nord-Kivu a la profonde douleur d’annoncer au public que le bateau MV Merdi, en provenance de Minova, a fait naufrage », a-t-il déclaré.

Les 58 survivants sont actuellement pris en charge dans divers centres de santé à Goma, tandis que de nombreuses marchandises destinées au marché de Kituku ont été perdues dans les eaux profondes du lac. Les circonstances exactes de l’accident restent floues, mais une équipe d’enquête a été constituée pour établir les responsabilités. Le gouvernement provincial appelle la population à garder le calme, à faire preuve de solidarité et à s’unir dans la prière pour traverser cette épreuve.

Cependant, l’organisation Dynamique Génération Consciente (DYGENEC-RDC) a exprimé des réserves sur le bilan communiqué. Selon l’équipe de surveillance des droits humains de DYGENEC-RDC, le gouvernement n’a pas fourni d’explications claires sur les circonstances immédiates et lointaines de l’incident, en dépit d’un long silence durant la journée. Certains techniciens ont signalé que le bateau aurait souffert d’un problème de moteur, possiblement causé par une surcharge de marchandises.

L’analyse du bilan provisoire de 23 morts et 58 survivants semble également poser question. Si l’on en croit ces chiffres, 81 passagers se trouvaient à bord, une estimation que DYGENEC-RDC conteste. Selon des sources internes au navire, le nombre de passagers serait bien plus élevé, atteignant potentiellement plus de 500 personnes. L’absence du manifeste du bateau, qui aurait permis de vérifier ces chiffres, aggrave la confusion. Beaucoup de victimes seraient encore portées disparues, ayant coulé avec l’épave.

Ce naufrage survient dans un contexte marqué par l’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment en raison de la présence de groupes armés comme le M23. La fermeture des routes reliant Goma à Minova, en raison des activités rebelles, a poussé de nombreux voyageurs à se tourner vers la voie maritime, augmentant ainsi le risque de surcharge sur les bateaux comme le MV Merdi.

Face à ces circonstances tragiques, la DYGENEC-RDC appelle les autorités à plus de transparence dans la communication des informations, afin de calmer les rumeurs et de maintenir la sécurité intérieure dans une région déjà traumatisée par les conflits.

La Rédaction

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