À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée ce lundi 19 août 2024 sous le thème « Agir pour l’humanité », Bruno Lemarquis, coordonnateur du système des Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC), a présenté un bilan préoccupant sur la situation humanitaire dans le pays.
Dans un message poignant, Lemarquis a exprimé son indignation face aux attaques croissantes ciblant le personnel humanitaire durant le premier semestre de l’année.
« Six travailleurs humanitaires ont été tués et 11 enlevés entre janvier et juin de cette année, avec plus de 200 incidents ayant directement ciblé les humanitaires sur le terrain », a-t-il déclaré.
Il a également évoqué l’attaque du 30 juin à Butembo, où un convoi humanitaire a été incendié par des groupes armés, faisant deux victimes parmi les travailleurs humanitaires.
« Le souvenir de nos deux collègues tués le 30 juin dernier est encore vif dans nos esprits. En aucune circonstance, les humanitaires ne doivent être pris pour des cibles », a insisté Lemarquis.
Le coordonnateur a également critiqué le silence de la communauté internationale face aux violences persistantes au Nord-Kivu et en Ituri, qui ont entraîné la mort de 630 civils, le déplacement de milliers de personnes et la suspension de l’assistance humanitaire entre janvier et juillet 2024.
« Malgré la gravité de ces tueries et de ces souffrances, le monde ne s’est suffisamment pas indigné face à cette situation catastrophique », a-t-il déploré.
Lemarquis a qualifié cette crise de « l’une des plus négligées et des plus tolérées » au niveau mondial, soulignant l’absence d’indignation collective et la difficulté de prévenir et d’agir contre la violence systématique.
Dans son appel à l’action, Lemarquis a souligné l’urgence de l’engagement de toutes les parties prenantes pour trouver des solutions politiques.
« Il est impératif que toutes les parties prenantes s’engagent pleinement dans la recherche des solutions politiques. Ensuite, il est crucial de s’attaquer aux causes sous-jacentes des conflits, telles que les questions foncières, l’exploitation illicite des ressources naturelles et les flux financiers illicites », a-t-il affirmé.
Il a également appelé à soutenir la mise en œuvre de solutions durables pour les personnes déplacées et à opérationnaliser le Nexus humanitaire-développement pour réduire les besoins humanitaires.
En conclusion, Lemarquis a souligné que le plan de réponse humanitaire 2024 est actuellement financé à seulement 35 %, un taux insuffisant par rapport aux besoins.
Ce plan devait initialement aider environ 7,3 millions de personnes déplacées en RDC au premier semestre 2024, dont 400.000 nouvelles personnes déplacées depuis décembre 2023. Cette situation critique appelle à une mobilisation accrue pour répondre à la crise humanitaire persistante.
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