Bunia : le site de déplacés de Kigonze, “un vrai mouroir” en 2023 pour manque d’aliments et de médicaments (Reportage)

Posted on

Loin des territoires de Djugu et d’Irumu où ils ont fui les atrocités des groupes armés, les déplacés ne cessent de mourir même dans des sites de déplacés implantés dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.


C’est l’instar du camp de Kigonze situé au quartier Mudzipela à près de 3 kilomètres du centre ville où durant l’année l’année 2023 passée, 123 cas de décès ont été répertoriés soit une moyenne d’au-moins d’un décès par 3 jours.

Le manque d’assistance alimentaire et médical est la cause principale de ces morts, révèle le président du site qui ajoute que les jeunes filles et femmes déplacées commencent déjà à se prostituer pour des maigres prix afin de leur survie.

Reportage en condensé

Kigonze, est l’un des sites de déplacés les plus peuplés sur près de 4 que compte la ville de Bunia et ses périphéries.

Ici, c’est une misère qui est vécue par les personnes qui y sont hébergées. 123 déplacés sont morts l’an 2023 passé dans cet espace hautement humanitaire soit une plus-value de 39 cas par rapport à l’année 2022 qui n’avait enregistré que 84 décès.

Ceci est suite au manque des produits médicaux mais aussi alimentaires pourtant un site situé dans un chef-lieu de province où presque toutes les institutions provinciales et humanitaires ont leurs sièges.

Ces statistiques livrées par le président du site sont composées en grande partie des personnes de troisième âge et des enfants qui, facilement, meurent de la malnutrition suite au manque d’assistance alimentaire depuis près d’une année et demi.

Conséquences de ce manque d’assistance

Cette situation de manque d’assistance, selon Papy Faustin, occasionne la prostitution chez les jeunes filles et femmes déplacées qui, pour leur survie, livrent leurs corps pour des maigres prix.

Loin des filles et femmes, ce sont aussi les enfants qui quittent le site pour errer dans les rues de la ville et surtout au marché central tantôt quémander pour les uns tantôt voler pour les autres.

Le volontariat de l’église catholique reconnu

Reconnaissant néanmoins les efforts de l’église catholique via l’évêque de Bunia qui, de fois, les assiste avec des produits pharmaceutiques, Papy Faustin alors president du site des déplacés de Kigonze recommande au gouvernement congolais et ses partenaires humanitaires de songer à ces personnes vulnérables qui n’ont pas voulu être dans ces conditions, faute de quoi ils continueront toujours à enterrer les leurs par manque d’assistance en première nécessité.

Il faut préciser le site de Kigonze dont les latrines sont aussi remplis, selon la même source, compte à ce jour 14 164 personnes soit 3 334 ménages constitués en 95 % des déplacés venus du territoire de Djugu.

Nickson Manzekele, à Bunia

  • Share

0 Comments

Leave a comment