La rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, prévue le 15 novembre 2025, suscite de vives réactions dans la ville de Beni, située en pleine zone de conflit.
En proie à une insécurité chronique alimentée par divers groupes armés, la population locale semble avoir perdu confiance en ces dialogues qui se multiplient sans apporter de solution tangible à leurs souffrances quotidiennes.
« La solution aux problèmes de la République Démocratique du Congo viendra de nous-mêmes, et non de Paul Kagame, encore moins de l’étranger », a affirmé Mulupa Kiyana, un citoyen de Beni, résumant ainsi l’opinion d’une grande partie des habitants qui n’attendent rien de cette rencontre, qu’ils jugent comme une nouvelle tentative infructueuse parmi tant d’autres.
Pour Janvier Muvuya, un autre habitant de Beni, la situation pourrait pourtant changer si le gouvernement congolais décidait enfin de prendre les choses en main.
« Nous avons une armée capable de neutraliser toutes les forces négatives en République Démocratique du Congo, mais le gouvernement ne travaille pas avec sérieux », a-t-il insisté.
Selon lui, une volonté politique forte et un engagement réel de la part des autorités congolaises pourraient permettre de mettre un terme aux souffrances endurées par les populations.
Bernard Kapitula, communicateur de l’UDPS/Beni, le parti présidentiel, est un peu plus optimiste. Selon lui, la rencontre entre Tshisekedi et Kagame pourrait marquer la fin des troubles dans la région.
« La rencontre de ces deux présidents africains sera la fin de la guerre, car le seul mot que Félix Tshisekedi dira à Kagame sera de retirer ses troupes », a-t-il déclaré avec certitude, voyant dans ce dialogue un moyen de pousser le Rwanda à un retrait militaire qui, selon lui, apaiserait la situation.
Malgré les espoirs de certains, la population de Beni semble avoir perdu patience.
Depuis des années, les initiatives diplomatiques se sont multipliées, avec des assises réunissant civils, autorités, la MONUSCO et même des présidents congolais, rwandais et angolais. Pourtant, sur le terrain, l’insécurité reste omniprésente et les souffrances quotidiennes des habitants de la région ne font que se prolonger.
À Beni, la population exprime de plus en plus son désir de trouver une solution interne, portée par les Congolais eux-mêmes, et non par des médiations extérieures qui, jusqu’ici, n’ont pas permis de mettre fin aux conflits qui ravagent la région.
Alexis Mbokani, à Beni.
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