Changement de la Constitution : « Il n’est pas question de briguer un troisième mandat » (Félix Tshisekedi)

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Le samedi 30 novembre 2024, lors de son arrivée à Isiro, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, a lancé un appel fort à la révision ou à la modification de la Constitution, qu’il considère comme une « œuvre conçue par des étrangers pour affaiblir le Congo. ».

Dans un discours vif et passionné, il a insisté sur le fait que cette révision est essentielle pour renforcer la souveraineté nationale et préparer le pays à un avenir plus stable et prospère.

Une Constitution étrangère et fragilisante

Le chef de l’État congolais a dénoncé ce qu’il perçoit comme l’ingérence de puissances extérieures dans la conception de la Constitution actuelle, laquelle aurait été conçue pour maintenir la République Démocratique du Congo dans un état de fragilité.

« Cette Constitution, comme je vous l’avais dit, est le fruit d’intelligences venues de l’étranger pour maintenir la RDC dans un état fragile », a déclaré Félix Tshisekedi devant ses partisans à Isiro.

Il a ajouté que ce texte, qui régit la vie politique et institutionnelle du pays, ne répondait pas pleinement aux besoins et aux aspirations du peuple congolais.

Le président a insisté sur le droit souverain du peuple congolais de réexaminer son propre texte fondamental.

« Je ne veux pas que quiconque interdise au peuple congolais de réfléchir sur cette question qui concerne son pays », a-t-il martelé, soulignant que la révision de la Constitution ne devait pas être un sujet de tabou.

« La tâche sera confiée aux enfants du pays pour bien la lire, l’examiner et voir ce qu’il faudra améliorer. Une fois terminé, elle vous sera présentée, peuple congolais, parce que c’est vous le souverain primaire », a ajouté Félix Tshisekedi, appelant à une démarche participative.

Un appel à la réflexion, loin de toute violence

Dans son discours, le Président Tshisekedi a tenu à clarifier qu’il n’avait aucune intention de briguer un troisième mandat, contrairement aux accusations souvent portées à son encontre.

« Mon objectif est de préparer le pays pour mon successeur et de le laisser sur une voie stable », a-t-il affirmé.

Il a également rejeté l’idée selon laquelle la révision de la Constitution pourrait mener à des conflits internes ou à une division de la nation. Pour lui, il s’agit avant tout d’un « acte de réflexion », et non d’un « acte de guerre ».

« Qu’ils ne viennent pas vous dire que réfléchir à la révision de la Constitution va provoquer des conflits ou diviser les Congolais. C’est un pur mensonge. Il s’agit d’une démarche de réflexion, pas de guerre », a répété Félix Tshisekedi, exhortant la population à ne pas se laisser tromper par les discours de mauvaise foi.


Cette proposition de révision constitutionnelle a, comme prévu, suscité des réactions critiques de la part de plusieurs figures de l’opposition. Moïse Katumbi Chapwe, président du parti Ensemble pour la République, Delly Sesanga, leader du mouvement Envol, et Martin Fayulu de Écidé, tous trois candidats à la présidence lors des élections de 2023, ont exprimé leur désaccord avec cette initiative. Ils estiment que toute révision de la Constitution pourrait mener à un affaiblissement des institutions et à des risques de dérive autoritaire.

Une révision nécessaire pour l’avenir du Congo

Pour Félix Tshisekedi, la révision de la Constitution n’est pas seulement une question de principes, mais une nécessité pour garantir la stabilité future de la RDC. Il appelle à une large mobilisation nationale pour que ce processus soit mené de manière transparente, démocratique, et au service du peuple congolais. L’objectif est d’adapter la loi fondamentale aux réalités actuelles et de permettre à la RDC de se relever de ses difficultés passées.

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