Rentrée judiciaire en Ituri : ces points sur les « i » évoqués pour l’exercice 2024-2025

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Prévue légalement pour le 15 octobre, la rentrée judiciaire à la cour d’appel de l’Ituri a, enfin, eu lieu le 30 novembre 2024 en ville de Bunia, chef-lieu de province. Le premier président de la cour d’appel justifie ce retard par des raisons d’ordre organisationnel.

Dans cette audience de la rentrée à laquelle ont pris part les membres du comité provincial de sécurité, un membre du bureau de l’Assemblée Provinciale, le chef de bureau de la Monusco,…, une allocation du bâtonnier, une mercuriale de la procureure générale près la cour d’appel et un discours du premier président de cette instance judiciaire sont au rendez-vous comme à l’accoutumée.

La sécurité et protection des avocats sollicitées

Ce sont les deux points essentiels qui ont constitué l’allocation du doyen de l’ordre des avocats Ruphin Lukoo qui a représenté le bâtonnier. Auprès de la cour, celui-ci est resté catégorique sur la protection de ce qu’il qualifie « sentinelle de la République ».

Étant connu pour leur force à travers la parole et la plume, les avocats, selon Ruphin Lukoo, sont exposés à plusieurs risques et accusations notamment : des menaces de mort, des agressions post-métier mais aussi des diffamations au cas où ils ont un client impliqué dans le cas de meurtre, vol et consorts.

« Pour cette année, en province de l’Ituri, c’est le thème de la protection des avocats dans l’exercice de leur fonction que nous voulons enrichir car nous sommes plusieurs fois victimes », a-t-il laissé entendre dans des propos recueillis par Lesvolcansnews.net le 30 novembre 2024.

De la mercuriale de la Procureure Générale près la cour d’appel de l’Ituri

Après l’allocation des avocats, dans la rentrée judiciaire, c’est la PG qui fait ou présente sa mercuriale qui porte sur une thématique saillante dans son entité pour voir comment y trouver solution ou y pallier. Eudoxie Maswama qui, en 2023 avait parlé des effets de la loi sur les numériques, a révélé que la province de l’Ituri est menacée par l’alcoolisme.

Ayant tourné sur la prolifération des boissons fortement alcoolisées en Ituri, la mercuriale de 2024 montre les différentes conséquences de ces boissons sur la vie de tout consommateur quel que soit l’âge. Mme Maswama révèle : « La majorité des garçons et 42% de filles ont des comportements hostiles suite à la consommation de ces boissons. Dans la ville de Bunia, l’alcool change les jeunes. Certains deviennent violeurs, voleurs, drogués, …, constituant des infractions pénales ».

« La prise des boissons est une question majeure en province de l’Ituri. Les conséquences sont nuisibles pour le buveur et pour la société. Ça crée la sirose de foi, maladies cardiovasculaires, des troubles psychiatriques, des meurtres et suicides voire des violences domestiques », indique Eudoxie Maswama.

Et d’ajouter : « L’interdiction de leurs vente, fermeture des endroits où ces boissons sont vendues et leur incinération sont quelques efforts déjà amorcés par les détenteurs du pouvoir ».

La protection des droits mineurs lors de succession, un autre défis

L’exposé du Magistrat Emmanuel Shamavu, premier président de la cour d’appel de l’Ituri à été centré sur la problématique de la protection des droits des enfants mineurs lors de la succession ou mieux des enfants héritiers.

Se référant sur la multiplicité de ces cas constituant plusieurs de dossiers que son office traite, il estime que pour arrêter cette pratique, il faut diviser l’héritage en deux pour que l’enfant héritier une fois majeur, ait une partie de son héritage pour en jouir.

« En attendant que le mineur grandisse, qu’on puisse prendre dans l’héritage une portion de biens qui reste réservée quelque part. Ceci permettra aux mineurs, lors du défunt de leurs parents, de jouir de leur héritage à l’âge majeur », propose Emmanuel Shamavu, le premier président de la Cour d’appel de l’Ituri.

Il faut signaler qu’au cours de l’année où exercice judiciaire 2023-2024, certains avocats dont Christian Utheki et Augustin Kuratabo ont été emprisonnés. Un plaidoyer auprès de la Cour d’appel a été fait pour leur faveur par le doyen des avocats ayant représenté le bâtonnier dans cette cérémonie.

Nickson Manzekele

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