Le Mwami Kiza Kilozo Félicien, chef coutumier du groupement des Basimukuma-Sud dans la province du Sud-Kivu, a déposé une plainte auprès du Procureur près le Tribunal de Première Instance de Baraka (TRIPAIX) contre un hippopotame accusé de détruire les champs de sa population à Simbi, un village situé à 17 kilomètres de Malinde.
Selon la plainte, l’animal représente une menace croissante pour la sécurité des habitants, qui redoutent ses attaques violentes.
Dans son communiqué, le Mwami Kiza Kilozo a exposé la situation dramatique à laquelle fait face sa communauté.
« J’ai l’honneur de venir auprès de vous pour vous informer que dans mon village de Simbi, un hippopotame détruit les champs de ma population. Pour crainte que cet animal n’occasionne la perte humaine, car il agresse toujours cruellement les paisibles citoyens cultivateurs pendant leurs activités champêtres, nous osons demander que cet animal soit abattu parce qu’on ne peut pas comparer la vie d’un humain et celle de la bête », a-t-il déclaré dans sa plainte officielle.
Le conflit entre les populations riveraines et les animaux sauvages n’est pas nouveau dans cette partie du Sud-Kivu.
De nombreuses aires protégées, gérées par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), se trouvent régulièrement en désaccord avec les communautés locales, qui subissent des pertes de récoltes dues aux incursions d’animaux provenant des parcs nationaux.
Selon des témoignages locaux, certains champs sont dévorés par des animaux sauvages, aggravant ainsi les tensions entre les autorités de conservation et les populations rurales.
Les autorités locales, tout en reconnaissant l’importance de la préservation de la faune, sont confrontées à la difficile tâche de concilier les impératifs de conservation avec la protection des moyens de subsistance des populations locales, qui dépendent principalement de l’agriculture.
L’issue de cette plainte pourrait donner plus d’éclairage sur l’arbitrage de ces conflits entre l’homme et la faune.
Les autorités judiciaires de Baraka doivent maintenant examiner les demandes formulées par le Mwami, dans un état où la question de la coexistence entre la faune et les populations riveraines des aires protégées reste un défi.
La rédaction
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