Évaluation de l’état de siège: à retenir du passage de Suminwa en Ituri

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Passage de la première ministre Judith Suminwa Tuluka en province de l’Ituri sur l’évaluation de l’état de siège, en tout cas des avis restent diversifiés sur l’avenir de ce régime entré en vigueur depuis le 06 mai 2021.

L’assemblée provinciale de l’Ituri pense qu’il faut tout simplement lever cette administration militaire pour permettre à ce que l’armée s’occupe uniquement des opérations militaires et non pas de l’administration pouvant être facilement confiée aux civils.

Le président de cet organe délibérant l’a dit ce dimanche 24 novembre, avant de s’envoler pour Kalemie où il part prendre participer à la réunion des tous les 26 Gouverneurs de provinces et 26 présidents des assemblées provinciales, une réunion statuant, chaque fin d’année, sur les forces et faiblesses de la RDC.

Samy Jakwong’a, comme c’est de lui qu’il s’agit, qui révèle que depuis l’état de siège, les relations n’ont jamais été bonnes entre les deux institutions provinciales, va-t-en-guerre contre toute manœuvre tendant à dénigrer les députés provinciaux.

« Nous avons chuté sur un seul point, celui de dire à madame la première ministre que les choses ne sont pas roses en Ituri, qu’il faille lever l’état de siège pour permettre à ce que les militaires s’occupent des opérations et que l’administration soit cédée aux civils (…) L’état de siège n’a que beaucoup duré sans résultat palpable sur terrain. Et donc, tout ce que nous attendons, c’est de voir le chef de l’État prendre une décision courageuse afin de mettre fin à l’état de siège », a fait savoir Samy Jakwong’a, président de la première institution provinciale.

Devant la première ministre lors des consultations des forces vives, la société civile coordination provinciale elle aussi, veut voir ce régime être levé.

Cette structure citoyenne en veut pour preuve, la naissance des autres groupes armés locaux à part CODECO, FRPI, FPIC dite Tchini ya Kilima notamment Tchini ya Tuna, MAPI, autodéfenses voire des Mai-Mai se faisant passer pour des Wazalendo pourtant, d’après Dieudonné Lossa, en Ituri, les Wazalendo n’ont pas de bienvenue. Devant la première ministre, la justification la plus grande de la société civile a été celle de l’attaque et tuerie des civils dans les sites de déplacés pourtant des endroits hautement humanitaire et sécuritaire.

« En mai 2021, l’état de siège est proclamé. Vers fin 2021, naissent progressivement les mouvements d’autodéfense majoritairement composés de membres des ethnies visés par les exactions de CODECO et FPIC pour faire face aux massacres de CODECO et FPIC en présence de l’état de siège. Au contraire, en 2022, se constitue le groupe armé Tchini ya Tuna en territoire d’Irumu pour faire face aux massacres de Mai-Mai (…) », note le coordonnateur de la société civile en province de l’Ituri.

Peu avant de s’envoler pour Kinshasa après sa visite en Ituri, la première ministre et cheffe du Gouvernement a promis de transmettre à qui de droit les différentes recommandations lui adressées par toutes les couches consultées dans ces deux provinces afin de statuer sur l’avenir de l’état de siège.

Judith Suminwa Tuluka reste aussi optimiste sur la levée, maintien ou requalification de l’état de siège et dit je cite : « Nous allons faire des recommandations au chef de l’État et je pense qu’à ce moment là, le chef de l’État prendra sa décision que vous sauriez vraiment la quintessence de ce qui a pu ressortir de ces consultations », fin de citation.

Nickson Manzekele

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