Plus de 50 personnes, principalement des jeunes hommes et femmes membres de l’Association des Victimes des Atrocités de la LRA (AVAL/RD Congo), ont manifesté depuis midi ce mardi 24 septembre 2024, sur l’esplanade du bureau administratif de Dungu, en province du Haut-Uele, pour exiger le rapatriement de leurs frères et sœurs bloqués « au centre de transit de Gulu en Ouganda depuis deux ans » en raison d’un manque de moyens.
Dans leur lettre, lue et déposée à l’administrateur du territoire, dont une copie a été transmise à l’ACP, ils déplorent la situation des Congolais rescapés, qui reste préoccupante, alors que le contrat entre l’ONG Action pour la Promotion Rurale (APRU) et Pax-Pays-Bas arrive à son terme ce mercredi 25 septembre 2024. Ils dénoncent également le non-respect de l’accord du 15 juin 2023 et la déclaration de Pax-Pays-Bas concernant leur rapatriement.
« Nos frères et sœurs congolais traînent encore au centre de transit de Gulu en Ouganda depuis juillet 2023, et pour l’instant, les filles sont avec nos bourreaux d’hier dans le même centre. Face à cette situation, toutes les victimes ont décidé d’être rapatriées en RDC avec leurs enfants nés de la captivité. L’ONG APRU, qui a mené le processus de DDRRR de la LRA depuis la RCA jusqu’en Ouganda avec le soutien financier de Pax, doit quitter l’Ouganda sans avoir rapatrié nos frères et sœurs. Que va-t-il leur arriver après le départ de Pax-Pays-Bas ? », s’interrogent-elles.
Elles ajoutent :
« Nous appelons le Gouvernement Provincial du Haut-Uele à visiter le site de transit de Gulu pour évaluer la gravité de la situation et la nécessité d’une intervention immédiate pour leur rapatriement. Il est essentiel que le Gouvernement central organise un profilage pour leur rapatriement avant la date butoir du 25 septembre 2024. Pax et APRU doivent continuer et finaliser le processus DDRRR des enfants congolais jusqu’à leur réunification familiale, afin d’éviter d’éventuelles accusations de trafic d’êtres humains et de violations des droits de l’homme. »
Contacté à ce sujet par le correspondant de l’ACP dans le Haut-Uele, Jean Claude Malitano, coordonnateur de l’ONG APRU, a reconnu être dans l’impasse pour mobiliser les financements nécessaires au rapatriement des enfants congolais, anciennement recrutés de force par les rebelles ougandais de la LRA et ayant servi dans la région du Bas et Haut-Uele entre 2008 et 2013. Il a également plaidé pour l’implication du gouvernement congolais et des partenaires afin de permettre à ces enfants de regagner leur milieu d’origine et de retrouver une vie normale.
Il convient de noter qu’au-delà de 60 enfants doivent être rapatriés de l’Ouganda, tandis que l’organisation peine également à assister plus de 70 autres récemment sortis de Darfour (Soudan du Sud), qui se trouvent dans une situation d’incertitude dans le Bas-Uele.
ACP
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