RDC : Des députés provinciaux honoraires parmi les présumés espions au profit du M23

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Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé à la presse l’arrestation de cinq individus, dont deux députés provinciaux, pour leur présumée implication dans des activités d’espionnage au profit du Rwanda. Les autorités mettent en lumière une collaboration avec le mouvement terroriste RDF/M23, accentuant les enjeux sécuritaires dans la région.


Ce vendredi 8 mars 2024, le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a tenu à faire face à la presse à Kinshasa pour présenter cinq individus, dont deux députés provinciaux du parti politique « Ensemble pour la République du Nord-Kivu », interpellés à Goma. Les services de sécurité les accusent d’espionnage, de trahison et d’infiltration au profit du Rwanda.

Parmi les individus présentés figurent Kibuya Sabini Hope, député provincial élu de Rutshuru, et Alio Ngera Alain, député provincial de Walikale. Selon le porte-parole militaire, ces personnes auraient été recrutées pour ravitailler le mouvement terroriste RDF/M23 en informations et en soutien matériel.

L’interrogatoire de Kibuya Sabini Hope a révélé des liens avec le M23 et des actions d’espionnage. Il a avoué avoir recruté des individus pour le compte du M23, fournissant des renseignements stratégiques au Rwanda. Les autorités ont également dévoilé des noms de militaires et civils impliqués, soulignant la gravité des accusations.

Alain Alio Ngera a admis être un sensibilisateur-recruteur travaillant sous la supervision de Kibuya Sabini Hope. Gabriel Imani Bahibika, un moto-taximan, aurait facilité le transport d’effets militaires destinés au M23. Cyrille Muhongya Mafukulo, conseiller expert en tourisme, a avoué avoir adhéré au M23 en exprimant la frustration de sa communauté non représentée dans les institutions.

Les autorités ont libéré une sixième personne faute de preuves suffisantes, tandis que d’autres individus impliqués seront présentés ultérieurement. Tous les suspects risquent des accusations de haute trahison, collusion avec l’ennemi, participation à un mouvement terroriste et association de malfaiteurs.

Les arrestations soulèvent des questions sur la présence d’éléments infiltrés et la nécessité d’une vigilance accrue pour prévenir de telles collaborations. Entre-temps, conformément à la Constitution du 18 février 2006 de la RDC modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, tous ces individus suspectés d’avoir commis cette infraction seront considérés comme coupables définitivement par la Justice congolaise.

Magloire MUTULWA

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