Sud-Kivu : La route Miti-Hombo, un calvaire pour ses usagers (Reportage)

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La route Miti-Hombo dans la province du Sud-Kivu est dans un état de délabrement très avancé. Des bourbiers, des glissades, des érosions, voilà ce qui caractérise cet axe routier actuellement.



Les usagers de cette route, notamment les taximen moto et les chauffeurs éprouvent d’énormes difficultés pour rouler sur cet axe routier. Au delà d’être bloqués par l’état piteux de la route, leurs engins tombent en panne à tout moment.

Cette situation est même à l’origine de la hausse de prix de transport entre Miti et Hombo. Les passagers qui voyagent par moto sont obligés de marcher à pieds pendant des longues heures pour permettre aux taximen de traverser sans beaucoup de peine ces grands bourbiers.


Des barrières de tracasserie au rendez-vous

Comme si l’état de la route ne suffisait pas, plusieurs barrières de tracasserie se sont ajoutées sur la souffrance de ses usagers. Ces derniers étaient déjà habitués à payer 100Fc à chaque barrière, une dizaine érigée dans le parc national de Kahuzi Biega par les FARDC qui sécurisent ce patrimoine afin de prévenir des cas de pillage dont sont auteurs des hommes armés non identifiés.

A ces barrières s’ajoutent celles créées par les « Wazalendo », qui exigent des sommes d’argent selon leur volonté. Personne be peut franchir une barrière sans avoir payé. Des voyageurs se font tabassés par ces « Wazalendo » pour une simple discussion sur le montant exigé.

Plus de 20 barrières sont érigées entre Bitale et Hombo par ces hommes en armes où il faut payer entre 1000Fc et 5000Fc sans discussion.

A chaque barrière tenue par ces « Wazalendo », les bagages transportés par les taximen payent aussi entre 500Fc et 3000Fc selon la taille de chaque colis.

Au delà du transport qui est déjà trop cher, le voyageur doit aussi apprêter environ 50.000Fc à dépenser dans ces barrières.


Hombo, une frontière à l’intérieur d’un pays

À Hombo, limite entre les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les services de sécurité y ont érigé deux barrières pires que celles des « Wazalendo. »

Ici, les services de la DGM, l’ANR et T2 se distinguent par le rençonnement des voyageurs. La stratégie consiste à demander d’abord la carte d’électeur au voyageur. Après l’avoir enregistrée dans un cahier qu’ils détiennent, le propriétaire de la carte est obligé de payer 1500Fc pour la récuperer, ce qui fait 3000Fc pour les deux barrières dont l’une est située à moins de 500 mètres de l’autre. Ces trois services se partagent cet argent en raison de 500Fc par service.

La plus grande infraction ici est de manquer la carte ou de la perdre. Ce fait dépasse même l’infraction de meurtre. La victime doit payer une amende forfaitaire sans quittance, précédé des menaces de la part de ces agents. Au delà du payement de cet argent, les usagers de cette route sont aussi obligés d’ouvrir leurs bagages qui doivent être contrôlés par les agents de ces services sans savoir réellement ce qu’ils sont entrain de chercher.

« Après avoir tout mis par terre, ils vous demandent de remballer vos affaires, » temoigne un voyageur. Traverser ces deux barrières pour les voyageurs est un motif de soulagement.

Les usagers de cette route la qualifie de chemin de la croix, car il faut vraiment avoir des nerfs solides pour emprunter cette route.

Illar Meztiller

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