La force contestatrice :
Aujourd’hui, l’église n’est pas une entité abstraite puisqu’elle est aussi une institution et même un Etat. Ce qui implique un certain nombre de contacts avec la société politique. De plus, ses membres ne sont pas isolés de la société dans laquelle ils évoluent, ils sont à la fois fidèles de l’Eglise et citoyens de l’Etat congolais, une double allégeance qui n’est pas toujours sans poser problème.
En tous cas, pour mieux être en mesure de pénétrer la société certains corps diplomatiques accrédités aux différentes confessions religieuses, résument toute la philosophie de la religion en fonction des développements subséquents au sein de l’Eglise.
Et affirment que, la foi possède une dimension sociale et politique qui pose le problème de sa relation à l’action politique, qui est le lieu où se manifeste l’éthique. Les diverses confessions religieuses apportent sur ce point des réponses sensiblement différentes, ce qui n’est pas sans conséquences sur la manière dont chacune apprécie sa relation à l’autorité politique.
L’appréhension du politique dans la doctrine religieuse :
Tout l’éventail des modèles possibles, de la théocratie à la séparation la plus absolue entre religion et politique, qui réduit la foi à un champ purement privé, est visible au vécu quotidien. L’importance de la religion dans la structuration des attitudes et des comportements politiques est finalement mise en évidence dans le circuit de la décrispation politique en République Démocratique du Congo.
Depuis la première aventure démocratiquement électorale du pays en 2006, la géographie électorale prouve à cent pour cent le fort impact de l’emprise catholique sur les électeurs de vingt-six provinces. Le comportement électoral des votants est toujours essentiellement expliqué par des caractéristiques situationnelles.
Une conception modelée entre la religion et la politique :
Les politistes congolais, considèrent généralement aujourd’hui que la religion reste la variable la plus prédictive des comportements électoraux. Avec la sécularisation et la perte de prégnance des religions dans les régions tellement en insécurité et aux conflits d’intérêts ethniques, économiques etc… La sécularisation interne des religions fait que les croyants n’intègrent plus un système spécifique de valeurs.
Toutefois étant de plus en plus nombreux, les leaders religieux influeraient plus sur les résultats électoraux, sur les débats de société et sur les législations. Soulignons par le rappel de quelques principes clés que, l’évolution des rapports entre l’Eglise et l’Etat plus largement, de la foi au champ de l’action politique, est toujours en devenir.
4 questions aux religieux face au domaine politique :
Si la parole que prononce l’Eglise sur des matières politiques se veut motivée par l’éthique, cela ne préjuge pas pour autant de sa nature et de son contenu concret.
Doit-elle se limiter à un jugement négatif, un « tu ne dois pas » adressé au pouvoir politique, qui interviendrait soit a priori comme un balisage, soit a posteriori, comme une sanction ?
Ou doit-elle aussi poser des impératifs positifs, avec le danger de céder à un pur légalisme ?
Dans ce cas. comment faire droit à l’infini de l’exigence éthique, qui dépasse toute prescription ?
Doit-elle fournir soutien et assistance aux responsables politiques dans leur tâche de gestion et de promotion du « bien commun », comme semble l’envisager le caractère primitif de la religion ?
Paul Zaïdi
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