Faciliter les échanges entre les grands concessionnaires et les ménages des paysans sans terre des chefferies des Bahunde et Bashali afin de permettre à ces derniers d’accéder à des lopés de terre cultivables par le mécanisme de métayage, tel est l’objectif du dialogue entre concessionnaires et petits exploitants agricoles organisé par ZOA à Sake, dans le groupement Kamuronza en territoire de Masisi du 13 au 14 décembre 2022.
Au cours de ces échanges ouverts par le délégué du Mwami de la chefferie des Bahunde, plusieurs points sont passés en revue afin de faciliter la concrétisation de ce projet ambitieux qui vise à relever l’économie du petit paysan.
Tout en remerciant l’organisation ZOA et ses partenaires, au nom du Mwami de la chefferie des Bahunde, Thierry Mutsindu Kalaki a invité les participants à prendre cette question avec beaucoup d’intérêts d’autant plus que les problèmes fonciers sont sources d’insécurité dans plusieurs entités du territoire de Masisi.
Il a été présenté aux participants le rapport synthétique des enquêtes menées sur l’identification des concessions agricoles et la situation des ménages des paysans sans terre. L’ingénieur Same Banguiya, de la division de l’agriculture au Nord-Kivu a indiqué à ce sujet que les résultats obtenus ont démontré que, la plupart des paysans des chefferies des Bahunde et Bashali sont qualifiés de population sans terre, d’autant plus que l’étendue des champs exploités est de moins d’un demi hectare.
En plein débat sur ce rapport, les délégués du groupement Kamuronza ont émit le vœu de voir leur entité faire partie des zones couvertes par ce projet pour permettre aux nombreux petits paysans d’accéder également à des terres dans les champs des grands concessionnaires à travers la facilitation de ZOA.
Dans son intervention, L’expert foncier, Me Selemani Kakesa, a aussi expliqué à l’assistance les conditions de mise en valeur des concessions et les conséquences en cas de non respect tel que prévu par la loi.
De ce qui précède, un modèle du contrat type de métayage qui sera signé entre les concessionnaires et les petits paysans a été proposé aux participants qui ont également apporté leurs amendements se basant sur les réalités du terrain.
Des stratégies de négociation avec les concessionnaires ont également été proposées suivie par l’identification des concessions favorables au métayage.
Interrogé sur les multiples défis que revêt la réalisation de ce projet, Justin Daniel, team leader adjoint et chef de bureau de Zoa au Nord-Kivu, a rassuré que des stratégies sont déjà mises en place notamment les petits comités au niveau de chaque groupement qui accompagneront ce processus afin de faciliter les négociations entre les concessionnaires et les petits exploitants agricoles.
S’agissant de l’intégration du groupement Kamuronza dans ce projet, celui-ci précise que les discussions avancent bien au niveau de Zoa pour que cette partie de la chefferie des Bahunde soit aussi validée et permettre aux petits exploitants agricoles d’en bénéficier.
Pour Muisha Busanga Léopold, président de la société civile du Groupement Kamuronza et l’un des participants à cet atelier, ce projet tombe au point nommé d’autant plus que, plusieurs paysans font actuellement face à une carence de terre, ce qui dans la plupart de cas conduit à des conflits fonciers entre les communautés.
Celui-ci appelle les grands concessionnaires à faire preuve d’un esprit d’ouverture pour faciliter aux petits paysans d’accéder à leurs terres selon les normes de la convention.
Exécuté par Zoa dans le cadre de son programme TRIDE financé par le Royaume des Pays-Bas, ce projet se fixe comme objectif au premier trimestre de l’an 2023 de faciliter à chacun des paysans bénéficiaires de cultiver au minimum 1 hectare sur base d’une convention (contrat) de métayage avec le grand concessionnaire.
D’ici fin mars 2023, Zoa envisage faciliter l’accès au terme des négociations à environ 2500ha. Pour y parvenir des dispositifs sont déjà mis en place à travers les acteurs locaux avec quelques délégués des concessionnaires pour entamer les négociations dès le mois de janvier.
Jérémie Kabali
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