La crise diplomatique et sécuritaire s’est installée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Après que l’armée congolaise a retrouvé des effets militaires de l’armée rwandaise abandonnés par les rebelles du M23 sur les lignes des fronts, le pays de Paul Kagame est accusé de soutenir ces rebelles qui déstabilisent l’Est du territoire congolais.
Afin de décrisper la tension, le président angolais, Joao Lourenço, en sa qualité de président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a entamé, depuis le mardi 31 mai 2022, des bons offices et ce, à la demande du président de l’Union africaine, Macky Sall. Le Président en exercice de la CIRGL a d’ailleurs annoncé que les deux chefs d’État pourraient se retrouver en face dans un dialogue projeté incessamment à Luanda en Angola. Mais d’ores-et-déjà, plusieurs réactions ne cessent de jaillir dans la classe socio-politique congolaise qui considère de cela un dialogue de trop.
Dans une interview accordée à lesvolcansnews.net ce dimanche 5 juin 2022, le premier vice-président de la société civile forces vives de Goma n’a pas voulu rester indifférent à ce sujet.
D’après Vicar Batundi Hangi, pour plus de sécurité dans l’Est, les autorités congolaises doivent négocier en position de force lors des prochains dialogues avec le Rwanda. Pour lui, la position prise par le gouvernement congolais de dénoncer l’agression de la RDC par l’interposition du M23 est une bonne position et une première dans l’histoire de la RDC, elle doit être gardé jusqu’au bout de toutes les discussions possibles
« Nous avons toujours demandé une diplomatie agissante et à ce niveau nous pouvons féliciter le gouvernement congolais qui, une fois dans l’histoire, a pris des décisions farouches contre les agresseurs. Alors comme nous voulons la paix, la cohabitation pacifique, il faut éviter une diplomatie d’hypocrisie, on doit dialoguer en toute franchise. Là où on dit oui, que ce soit réellement oui, là où on dira non que ça soit le non, il faut pas dire oui alors que derrière ce oui, il y’a d’autres planifications qui s’y cachent. Il ne faudrait pas que la RDC soit chaque fois agressée et venir se courber devant les agresseurs, ça c’est N O N » pense-t-il
Notons qu’a cet effet, si sur le plan diplomatique tout fait ou geste peut avoir une signification, d’aucun estiment que la médiation du mardi 31 mai 2022 aurait servi la RDC au profit de son agresseur, le Rwanda.
Si pour la RDC, l’ennemi de la paix dans l’Est est désormais connu, de son côté le Rwanda de Paul Kagame qui est jusqu’à preuve du contraire indexé comme l’un des soutiens directs aux rebelles du M23 ne cesse de clamer son implication dans ce dossier, l’opinion se demande réellement que gagne Kinshasa dans cette énième médiation sur cette question face aux parrains du M23 qui semblent vouloir rééditer les tristes évènements commis par ces terroristes. Wait and see, disent les anglais.
Victoire Muliwavyo
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