La deuxième édition de la conférence provinciale sur les mines, l’énergie et les infrastructures a été officiellement lancée lundi sur le site universitaire de Lwama 2, à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, au centre-est de la République Démocratique du Congo. Cette rencontre, placée sous le haut patronage du gouverneur Mussa Kabwankubi Moïse, vise à évaluer la mise en œuvre des recommandations issues de la première édition tenue du 14 au 16 octobre 2024.
Selon les organisateurs, cette conférence s’inscrit dans une démarche de continuité et de suivi des engagements pris pour dynamiser les trois secteurs clés du développement provincial : les mines, l’énergie et les infrastructures.
« La deuxième édition de la conférence sur les mines, l’énergie et les infrastructures est une suite logique de la première conférence organisée en octobre 2024. Elle vise à promouvoir les potentialités du Maniema dans ces trois secteurs et à mesurer le rôle qu’ils doivent jouer dans le développement socio-économique de la province », a déclaré le gouverneur Mussa Kabwankubi Moïse lors de la cérémonie d’ouverture.
57 recommandations adoptées lors de la première édition
Pour rappel, les travaux de la première édition avaient adopté 57 recommandations, dont 10 d’ordre général, 25 dans le secteur minier, 10 dans celui de l’énergie, 2 dans les hydrocarbures et 10 dans les infrastructures.
Cette deuxième édition se fixe pour mission principale de faire le bilan de l’application de ces résolutions, plusieurs défis demeurant dans leur mise en œuvre effective.
Le gouverneur Kabwankubi a rappelé à cette occasion que le Maniema demeure une province stratégique sur le plan minier.
« Le Maniema est la première réserve de l’étain et de la cassitérite, avec une production annuelle de 6 000 tonnes à l’époque de la Somenki, alors que la technologie était encore rudimentaire. Aujourd’hui, faute d’exploitation industrielle, la moyenne mensuelle n’atteint que 250 tonnes issues de la production artisanale », a-t-il indiqué.
Il a ajouté que la province figure parmi les leaders nationaux dans la production artisanale d’or, de monazite et de terres rares des ressources devenues objets de convoitise géostratégique mondiale.
« Le Maniema est aussi la deuxième réserve d’or industriel après le Haut-Uele, avec une moyenne annuelle de cinq tonnes jusqu’en 2019, avant la fermeture de la société Namoya Mining. Nous sommes également la deuxième réserve de coltan et de wolframite après le Nord-Kivu, et disposons de cuivre à teneur exceptionnelle, ainsi que du pétrole et du diamant », a précisé le gouverneur.
Dans son discours, Mussa Kabwankubi Moïse a insisté sur la nécessité de relancer la production industrielle dans la province, condition essentielle selon lui pour améliorer les recettes publiques et stimuler l’emploi local.
« La première attente de la population, c’est la reprise de la production industrielle, comme du temps de la Somenki et de Namoya Mining. C’est le secteur minier industriel qui doit contribuer au budget de l’État, à l’instar des autres provinces », a-t-il martelé.
Toutefois, le gouverneur a reconnu que plusieurs problèmes freinent encore la bonne gouvernance du secteur minier, notamment la canalisation des recettes artisanales, particulièrement celles générées par les partenaires chinois, ainsi que le manque de titres miniers pour de nombreux exploitants locaux.
« Nous faisons face à un refus d’accès des services de l’État sur les sites de production, à l’absence de paiement d’impôts et de taxes, au non-respect des cahiers des charges, au manque d’études d’impact environnemental et de délimitations claires des carrés miniers. Plusieurs opérateurs détiennent des permis de recherche sans s’acquitter des taxes dues à la province, et les certifications minières font encore défaut », a-t-il dénoncé.
Cette conférence de Kindu, qui se déroulera sur plusieurs jours, devrait déboucher sur de nouvelles orientations en vue de relancer les activités minières et énergétiques dans le Maniema, tout en garantissant une meilleure gouvernance des ressources naturelles de la province.
La rédaction










