Accord de paix RDC-Rwanda : « Il n’y a aucun bradage de nos ressources », affirme la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner

La ministre d’État et ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, est sortie de son silence ce week-end pour rassurer l’opinion publique sur la nature de l’accord de paix signé avec le Rwanda. Diffusée sur les antennes de la RTNC, son intervention a mis un terme aux rumeurs selon lesquelles cet accord, conclu le vendredi 28 juin 2025 à Washington, impliquerait une cession ou un bradage des ressources naturelles de la République démocratique du Congo.

« L’accord signé vendredi à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda se concentre sur la paix dans l’Est de la RDC et n’a rien de bradage de nos ressources », a-t-elle précisé avec fermeté.

Alors que certains opposants et voix de la société civile soupçonnaient un deal opaque autour des minerais stratégiques, la cheffe de la diplomatie congolaise a clarifié la position du gouvernement :

« S’il y avait eu bradage, s’il s’agissait justement de vendre, comme certains le disent, nos ressources au prix de la paix, je pense que nous aurions commencé avec une séquence tout à fait différente. Nous aurions commencé justement à vendre, mais ce n’est pas ce que nous avons fait aujourd’hui », a-t-elle souligné.

L’accord de paix RDC-Rwanda, conclu sous l’égide du secrétaire d’État américain Marco Rubio, a été signé par Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC, et par Olivier Nduhungirehe, ministre des Affaires étrangères du Rwanda. Il vise à mettre fin à près de trois décennies de conflit récurrent dans la région des Grands Lacs, particulièrement à l’Est de la RDC.

Cinq axes principaux pour une paix durable

Le document, initialement paraphé le 18 juin 2025 par les experts des deux pays, repose sur cinq grandes dispositions :

  1. Le respect de l’intégrité territoriale ;
  2. La cessation des hostilités ;
  3. Le désengagement militaire des forces en présence ;
  4. Le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ;
  5. La création d’un cadre d’intégration économique régional entre Kinshasa et Kigali.

Selon Thérèse Wagner, il s’agit d’un accord politique et sécuritaire, sans clauses commerciales sur les ressources naturelles congolaises.

« Il n’y a aucune provision sur les questions économiques, sur les questions des minerais stratégiques. Cet accord est très clair. Il prévoit justement la fondation pour un environnement propice dans lequel on peut aussi envisager un retour si vous voulez d’investisseurs ou on peut aussi envisager une économie plus dynamique », a-t-elle déclaré.

Ce processus de paix bénéficie également du soutien du président américain Donald Trump, qui a encouragé les parties à respecter leurs engagements pour une paix réelle et durable dans la région.

LA REDACTION