Réforme du secteur de la formation professionnelle : Marc Ekila annonce un durcissement des critères d’agrément et la fermeture des centres non viables

Lors de la 48ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 20 juin 2025, le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila, a présenté un rapport accablant sur la situation actuelle de son secteur.

Face à un constat jugé “très amer”, il a annoncé une série de mesures drastiques visant à redresser un domaine stratégique pour l’avenir des jeunes Congolais.

Entre le 21 et le 31 août 2024, un audit de viabilité réalisé dans la ville de Kinshasa a mis en lumière l’existence de nombreux centres de formation professionnelle non conformes. Plusieurs de ces structures ont été créées ou agréées en dehors des normes établies, compromettant la qualité de la formation et détournant l’objectif initial de pallier le manque d’infrastructures publiques.

« Ce que nous avons constaté est extrêmement préoccupant. Certains centres opèrent sans locaux adéquats, sans formateurs qualifiés ni matériels pédagogiques. C’est une trahison du projet de développement que porte notre ministère », a déclaré le ministre Ekila.

Vers un assainissement en profondeur du secteur

En réponse à cette situation, le ministre a annoncé le durcissement des critères d’octroi d’agrément aux centres de formation. Une nouvelle Commission d’agrément élargie sera mise en place. Elle comprendra des représentants de la Présidence de la République, de la Primature, des ministères de l’Intérieur et de la Justice, ainsi que des experts techniques du ministère de la Formation professionnelle.

Marc Ekila a également sollicité la prise d’acte officielle du Gouvernement sur les conclusions de l’Inspection générale de la Formation professionnelle, appelant à la fermeture immédiate de tous les centres jugés non viables.

Le ministre a également évoqué les difficultés techniques et logistiques ayant entraîné le report des examens certificatifs nationaux. Ces épreuves, essentielles pour la reconnaissance des compétences acquises par les apprenants, sont actuellement suspendues. Leur organisation reste conditionnée à un soutien logistique et financier du gouvernement.

Ces mesures s’inscrivent dans une volonté claire de redonner au secteur de la formation professionnelle toute sa crédibilité. Dans un pays où le chômage des jeunes reste une préoccupation majeure, la professionnalisation des compétences apparaît comme un levier fondamental pour une croissance inclusive et durable.

« Ce que nous faisons aujourd’hui est un investissement dans l’avenir. Nous ne pouvons pas prétendre bâtir une économie forte sans une main-d’œuvre qualifiée et bien formée. Ce chantier, nous allons le mener avec rigueur et transparence », a conclu le ministre Marc Ekila.

La Rédaction