Le Royaume-Uni a décidé de supprimer les droits de douane sur plusieurs produits agricoles en provenance de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment le café, le cacao et les épices.
Cette mesure, saluée par les milieux d’affaires congolais, a été officialisée à la suite d’un entretien entre le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, et Kumar Iyer, ambassadeur désigné du Royaume-Uni auprès des Nations Unies, de l’OMC et d’autres organisations internationales à Genève.
Une opportunité commerciale stratégique
Dans un communiqué publié par le ministère de l’Industrie, les autorités congolaises ont exprimé leur satisfaction face à cette annonce, estimant qu’elle constitue « une opportunité stratégique pour les entrepreneurs congolais de toutes tailles, publics comme privés ». La suppression des droits de douane sur ces produits ouvre un accès plus compétitif au marché britannique, à condition toutefois de répondre aux exigences strictes en matière de certification et de conformité.
Une dynamique bilatérale renforcée
La rencontre du mardi 17 juin à Genève a été l’occasion d’aborder plusieurs questions clés liées au commerce international, notamment le protectionnisme croissant, les tensions commerciales mondiales et les réformes envisagées au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les deux parties ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération économique entre Londres et Kinshasa.
« La RDC dispose d’un potentiel énorme dans l’agriculture, et le Royaume-Uni veut être un partenaire actif dans la transformation de ce secteur », a déclaré Kumar Iyer, tout en soulignant que cette coopération devrait contribuer à « instaurer un climat d’investissement plus stable, équitable et durable ».
Vers une modernisation des infrastructures douanières
Autre annonce importante : la participation du Royaume-Uni à un projet de modernisation des infrastructures douanières en RDC. En tête de liste, la planification d’un poste frontalier à arrêt unique à Mahagi, dans la province de l’Ituri. Ce dispositif vise à faciliter les échanges commerciaux avec les pays voisins et à accélérer le traitement des formalités douanières.
Selon Julien Paluku, ce projet s’inscrit dans la vision gouvernementale d’un commerce transfrontalier plus fluide et plus transparent : « Nous voulons que nos frontières deviennent des pôles de développement et non des goulets d’étranglement pour nos produits agricoles et industriels. »
Appel à l’investissement britannique en RDC
Profitant de l’occasion, le ministre congolais de l’Industrie a lancé un appel direct aux entreprises britanniques, les invitant à investir davantage en RDC, particulièrement dans les secteurs prioritaires tels que les infrastructures, les technologies innovantes et le développement industriel.
Une équipe conjointe RDC–Royaume-Uni, déjà opérationnelle, sera renforcée pour suivre l’exécution des projets communs avec des objectifs clairs en matière de résultats et d’impact économique.
Une impulsion attendue pour les exportations agricoles
Cette suppression tarifaire pourrait avoir un effet catalyseur sur la filière agricole congolaise, notamment sur le café et le cacao, deux produits fortement exportés mais encore insuffisamment valorisés. Pour de nombreux producteurs congolais, l’accès sans taxe au marché britannique représente une opportunité de croissance et de diversification des débouchés, dans un contexte économique où la RDC cherche à réduire sa dépendance aux exportations minières.
LA REDACTION