RDC : Le LGD dénonce une justice « arbitraire » et appelle à l’adhésion au Pacte pour la paix

 

 Le parti Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), dirigé par l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, a vivement réagi à la situation politique et judiciaire actuelle en République démocratique du Congo.

Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 13 juin, la formation politique rejette avec fermeté l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 20 mai dernier, qui a condamné son président à 10 ans de travaux forcés. Le LGD qualifie cette décision de « inique et arbitraire ».

Dans son communiqué, le LGD dresse un constat alarmant de la gouvernance actuelle, évoquant un climat de répression, d’injustice et de crise généralisée. Le parti fustige la mainmise du pouvoir exécutif sur les institutions judiciaires et appelle les Congolais à un sursaut national.

 

Face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire, le LGD appelle les citoyens, les partis politiques et les forces vives de la nation à adhérer au « Pacte pour la paix », une initiative portée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC). Selon Matata Ponyo et ses alliés, cette démarche des autorités religieuses représente « la seule issue réaliste et crédible » à la crise multiforme qui mine le pays et la région des Grands Lacs.

 

Le parti rejette par ailleurs la récente proposition de Martin Fayulu visant à créer un « camp pour la patrie », consécutive à sa rencontre avec le président Félix Tshisekedi. Le LGD voit dans cette initiative une tentative de manipulation politique et estime qu’elle contribue à « préparer le lit de la balkanisation » de la RDC.

Le LGD prend également acte du ralliement de la plateforme Lamuka à l’Union sacrée de la nation (USN), mais considère cette démarche comme une trahison des idéaux de changement et une légitimation tacite de la gouvernance actuelle, qu’il accuse de dérives autoritaires et de mauvaise gestion.

 

Le LGD s’en prend aussi au Vice-Premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, critiquant sévèrement ses propos tenus lors d’une récente sortie médiatique. Le parti qualifie ces déclarations d’« inappropriées » et les accuse d’attiser les divisions nationales à des fins politiciennes.

Dans un autre volet, le parti s’indigne du détournement présumé de 7 millions de dollars au sein du Conseil supérieur de la magistrature, fonds initialement destinés au paiement des salaires des nouveaux magistrats. Le LGD exige une enquête judiciaire immédiate et des sanctions exemplaires à l’encontre des responsables impliqués.

Le parti n’épargne pas l’exécutif provincial de Kinshasa, dénonçant les démolitions arbitraires de maisons opérées sans respect des procédures légales. Il met en garde contre les conséquences sociales de ces opérations, qui jettent de nombreuses familles dans la rue.

En matière de sécurité, le LGD s’alarme de la multiplication des braquages et cambriolages dans la capitale, qu’il considère comme une illustration de la défaillance de l’autorité de l’État. Il critique également les arrestations jugées illégales de plusieurs officiers militaires, qualifiées d’actes contraires aux principes de l’État de droit.

le LGD entend s’affirmer comme une force politique d’opposition résolue, en rupture avec les institutions actuelles, tout en se positionnant comme le porte-voix des aspirations populaires à la justice, à la paix et à la démocratie.

Rédaction