En République démocratique du Congo, la santé n’est plus considérée comme un simple service social, mais comme un levier stratégique de cohésion nationale et de développement durable. Une nouvelle dynamique semble se mettre en place, portée par une volonté politique affichée au sommet de l’État et concrétisée par des mesures ambitieuses, à commencer par un vaste programme de construction d’hôpitaux à travers le pays.
Lors de son arrivée à Kolwezi ce vendredi 6 juin, le ministre national de la Santé, Dr Roger Kamba, a réaffirmé cette orientation gouvernementale
« C’est par ici que nous allons démarrer un certain nombre de choses, notamment le nouveau programme de construction des hôpitaux, qui sera généralisé à l’échelle nationale. »
Ce programme intervient dans un contexte où le système de santé congolais reste fortement marqué par les inégalités, les infrastructures obsolètes et un accès limité aux soins, particulièrement dans les zones rurales. Mais aujourd’hui, le discours change.
À Kinshasa comme dans les provinces, la vision du Président de la République s’aligne clairement sur une réforme en profondeur du secteur.
Selon le Dr Kamba, cette approche vise à redorer l’image de l’État dans sa capacité à protéger la vie et la dignité de ses citoyens.
« L’objectif est de reconstruire non seulement des murs, mais la confiance entre les populations et les institutions publiques », affirme un conseiller technique au ministère.
Plus qu’un domaine technique, la santé est désormais perçue comme un facteur de paix et de stabilisation sociale. Dans les provinces touchées par les conflits ou les déplacements massifs de populations, l’accès aux soins devient un symbole d’apaisement, de justice sociale, et de réintégration.
Des études menées par des ONG partenaires indiquent que l’amélioration de la couverture sanitaire a un impact direct sur la réduction des tensions communautaires, notamment dans l’Est de la RDC, où plusieurs zones de santé ont été renforcées ces derniers mois.
« Une clinique fonctionnelle dans un territoire reculé, c’est parfois plus efficace que dix discours politiques », commente une responsable humanitaire rencontré.
Cette dynamique ne se limite pas à l’urgence. Le gouvernement congolais semble vouloir ancrer la santé dans les piliers de son développement durable, conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine et aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Des programmes de formation du personnel médical, de digitalisation des services de santé, et de financement des soins primaires sont déjà en gestation.
Plusieurs bailleurs internationaux, jusque-là prudents, commencent à réaffirmer leur engagement à accompagner cette nouvelle orientation, à condition que la gouvernance et la transparence soient au rendez-vous.
L’engagement personnel du Président Félix Tshisekedi dans le secteur est régulièrement mis en avant par ses collaborateurs. En effet, la santé figure parmi les axes prioritaires de son second mandat, avec une insistance particulière sur l’équité territoriale dans l’accès aux soins.
Alors que le pays continue de faire face à des crises multiples, le choix du gouvernement de faire de la santé une priorité nationale pourrait bien marquer un tournant.
En misant sur un système de santé plus accessible, plus humain et mieux structuré, la RDC veut renouer avec son rôle protecteur, restaurer la dignité de son peuple et bâtir une société plus juste, saine et fière. Un chantier immense, mais plus que jamais engagé.
la rédaction