Des affrontements ont opposé tôt ce Lundi matin les rebelles du M23/AFC aux combattants Wazalendo du Collectif des mouvements pour le changement (CMC/FDP) à Mugogo, une localité du groupement Tongo, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Selon plusieurs sources locales, les combats ont commencé dimanche soir et se sont intensifiés jusque dans la matinée de ce lundi, aux alentours de 6 heures locales.
Des échanges nourris de tirs ont secoué la région pendant de longues heures, provoquant la panique parmi les habitants. Des milliers de civils ont fui leurs domiciles, certains abandonnant tout derrière eux, alors que les maisons partaient en fumée.
Le bilan provisoire fait état de lourdes pertes humaines et de plusieurs armes récupérées.
« Les affrontements à Mugogo sont intenses. Les deux camps mobilisent des moyens importants. La population est déjà en fuite », témoigne un acteur de la société civile.
Pendant ce temps, plus au sud-ouest du Nord-Kivu, dans le territoire de Walikale, la situation est tout aussi dramatique.
Dans le village de Mulema, groupement Kisimba, les rebelles du M23/AFC, partis de Kalonge ont lancé une attaque d’envergure contre les résistants Wazalendo.
Les combats, déclenchés tôt dimanche 9 juin, se sont soldés par un repli des forces de résistance, laissant le champ libre aux assaillants. Le village de Mulema a été incendié après l’attaque, réduisant en cendres maisons, biens et espoirs de retour pour ses habitants.
« Aujourd’hui, Mulema est totalement détruit, vide de ses habitants et de toute présence armée », déplore une source humanitaire locale.
Les survivants se sont réfugiés dans la brousse, dans des conditions précaires.
Sud-Kivu également touché : le front s’élargit à Fizi
Le climat de guerre s’étend désormais bien au-delà du Nord-Kivu. Dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu), d’intenses combats ont été rapportés dans plusieurs villages, notamment Timbyangoma, Mangojéo, Kwasabuni, Badinzi et Byalere. Les Wazalendo y font face aux milices Twirwaneho et Red Tabara, soupçonnées de coopérer avec le M23/AFC.
« Le front s’étend désormais bien au-delà du Nord-Kivu. La situation à Fizi est explosive, avec des affrontements simultanés sur plusieurs axes », alerte un chef local.
Face à l’ampleur des hostilités, les appels à l’aide se multiplient. Les localités de Tongo, Mulema, et plusieurs autres dans le Sud-Kivu sont aujourd’hui le théâtre d’une catastrophe humanitaire silencieuse. Les déplacés internes sont livrés à eux-mêmes, sans abris, sans vivres et sans accès à des soins de base.
« Nous assistons à une catastrophe sécuritaire et humanitaire en plein silence. Chaque heure qui passe aggrave la situation sur le terrain », alerte un membre de la coordination de la société civile du Nord-Kivu.
Rédaction