Ituri : Un cultivateur grièvement blessé par un engin explosif à Kiterrain



Un cultivateur a été grièvement blessé dans l’explosion d’un engin explosif improvisé (EEI), le samedi 07 juin, alors qu’il travaillait dans son champ à Kiterrain, une localité située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Makumo, dans le groupement Bangole, chefferie des Babila-Babombi, territoire de Mambasa (province de l’Ituri).

Selon des sources locales, l’engin serait un reste d’armes abandonné par des présumés rebelles de l’ADF (Forces démocratiques alliées) lors de leur incursion meurtrière en septembre dernier.

Cette attaque avait fait plusieurs morts parmi les civils et provoqué l’incendie de nombreuses maisons, notamment celles appartenant à des cultivateurs.

La victime de l’explosion, un homme d’une quarantaine d’années dont l’identité n’a pas été rendue publique, a été grièvement blessée aux jambes. Il a été transporté d’urgence vers un centre de santé à Mahu, où il est actuellement pris en charge. Son état est jugé préoccupant.

« Il a perdu beaucoup de sang sur place. Ce n’est que grâce à l’intervention rapide des autres agriculteurs qu’il a pu être évacué. On ne sait pas s’il va s’en sortir », témoigne un habitant de Kiterrain.

Réagissant à cet incident, la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH/Mambasa) a exprimé son inquiétude face à la persistance des engins explosifs non explosés dans plusieurs localités du territoire, autrefois occupées ou traversées par les rebelles ADF.

« Ce drame prouve que les populations civiles restent exposées à des menaces invisibles. Nous appelons les autorités à prendre leurs responsabilités pour sécuriser ces zones rurales », a déclaré Christophe Munyanderu, coordonnateur de la CRDH à Irumu.

L’organisation a dressé une liste des localités jugées à haut risque, dont Kiterrain, Kanyotha, Lelesi, Mabangibangi, Ilimba, Mabuho, Kaleverio, Masela, Kumbukumbu, Pamedi et Makilima. Elle plaide pour le déploiement urgent d’équipes spécialisées en déminage, en coordination avec les forces de sécurité et les agences humanitaires.

« Chaque jour qui passe sans action concrète est un jour où un autre citoyen peut perdre la vie ou un membre », a insisté Munyanderu.

Dans les zones agricoles concernées, la peur est désormais palpable. Plusieurs cultivateurs disent redouter de retourner dans leurs champs, faute de garanties de sécurité. Des leaders communautaires interpellent également les autorités sur la nécessité d’organiser des campagnes de sensibilisation et de formation sur les dangers liés aux EEI.

Rédaction