Dans l’optique de maximiser ses opportunités sur les marchés mondiaux et d’améliorer le climat des affaires à l’image de l’année 2022, où la République démocratique du Congo s’était classée deuxième exportateur africain de cacao biologique l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC), à travers son poste du secteur de Beni, s’engage résolument à lutter contre les exportations frauduleuses et à renforcer l’encadrement des agriculteurs dans cette partie de l’est du pays.
« Nous venons de mettre en place un mécanisme puissant pour décourager le comportement irrationnel qui consiste à faire passer illégalement les produits agricoles vers l’Ouganda, sous prétexte d’y trouver un meilleur prix pour le cacao. Aujourd’hui, nous avons de grands acheteurs légalement reconnus, qui paient à un prix indexé sur la bourse internationale. Nous appelons tout le monde à respecter les lois du pays et à ne plus retomber dans les erreurs du passé », a déclaré M. Kasereka Rumangabo Justin, chef de poste de l’ONAPAC Kasindi.
Un commerce frauduleux au profit de l’instabilité
Pendant des années, le commerce illicite du cacao congolais a alimenté les économies voisines, notamment celles de l’Ouganda et du Rwanda, tout en aggravant l’instabilité sécuritaire dans la région.
« Nous sommes très satisfaits de la disponibilité de liquidités chez les exportateurs de cacao et de café. Cela nous évite désormais de faire passer nos marchandises en contrebande vers l’Ouganda. Avant, certaines entreprises nous faisaient déposer nos produits et attendre plusieurs jours avant paiement. C’était une vraie galère pour nos familles », témoigne M. Paluku Malikidogo, agriculteur du village de Halungupa, dans le secteur de Ruwenzori.
Le cacao et le café congolais : une qualité reconnue
Réputés pour leur qualité exceptionnelle, le cacao et le café cultivés dans les agglomérations du territoire de Beni (Nord-Kivu) faisaient autrefois partie d’un réseau d’exportation frauduleuse vers l’Ouganda, via des manœuvres dilatoires à la frontière de Kasindi-Lubiriha.
Cette époque semble désormais révolue, grâce à la vigilance accrue de l’ONAPAC et à la mobilisation des acteurs agricoles locaux.
Une ambition portée par un potentiel agricole colossal
La RDC, qui dispose de plus de 80 millions d’hectares de terres arables et d’une production déjà certifiée biologique, nourrit de grandes ambitions. Le pays vise à tripler sa production de cacao d’ici 2030, avec en ligne de mire une place de choix sur l’échiquier mondial des exportateurs agricoles.
Grâce à ses terres fertiles, notamment dans la partie orientale du pays, la RDC a su bâtir une réputation de producteur bio respecté, qu’elle entend désormais consolider et étendre au café, secteur également prometteur.
PAUL ZAÏDI