Présent depuis environ une semaine dans la ville de Goma, l’ancien président Joseph Kabila mène discrètement une série de consultations avec diverses couches de la population locale. Mais alors que certains évoquent un possible dialogue national en gestation, Georges Bingi, cadre du parti ECiDé de l’opposant Martin Fayulu, vient de rejeter avec véhémence toute idée de rapprochement avec l’ancien chef de l’État.
« Toute consultation qui irait dans le sens de légitimer l’agression dont est victime mon peuple est, pour moi, satanique. Je ne suis absolument pas d’accord avec celui qui a fabriqué ce monstre (le M23…), et je refuse d’être consulté pour sa démolition », a-t-il déclaré à lesvolcansnews.net ce mardi à Goma.
Un rejet catégorique du passé politique
M. Bingi accuse sans détour Joseph Kabila d’être responsable de l’insécurité récurrente à l’Est du pays, notamment à travers sa gestion passée et son prétendu laxisme face à l’émergence des groupes armés, en particulier le M23, encore actif dans plusieurs zones du Nord-Kivu.
Il ne s’arrête pas là, élargissant sa charge à d’autres figures politiques du pays :
« La responsabilité de la souffrance de mon peuple repose sur les épaules de Joseph Kabila, Corneille Naanga et Félix Tshilombo (Tshisekedi) en raison de leur deal de 2018 », a-t-il martelé, en référence à l’accord présumé entre les anciens rivaux pour conserver le pouvoir après l’élection contestée de décembre 2018.
Depuis son arrivée discrète à Goma, Joseph Kabila multiplie les visites privées, les rencontres avec les notables, les jeunes, les religieux et même des chefs coutumiers. Si ses intentions restent floues, des observateurs y voient une manœuvre de repositionnement politique, à l’heure où des discussions nationales sur la fin du conflit à l’Est prennent de l’ampleur.
Mais la réaction du cadre de l’ECiDé souligne à quel point les blessures de l’histoire politique congolaise restent ouvertes, et combien l’ombre de Kabila continue de diviser.
Contactée par LesVolcansNews.net, la cellule de communication du parti ECiDé a confirmé que Martin Fayulu n’a ni envoyé de délégation, ni autorisé une quelconque participation à ces consultations. Le parti insiste sur sa position constante contre toute compromission avec les « architectes du chaos », et maintient son cap pour une alternance démocratique sans alliance opportuniste.
Rédaction
