La communauté universitaire de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a été frappée par un braquage spectaculaire ce vendredi, en pleine tenue des élections estudiantines. Neuf hommes armés, habillés de noir et arrivés à moto, ont semé la terreur à l’entrée principale de l’établissement, dans la commune de Lemba.
Selon plusieurs témoins interrogés sur place, les malfrats ont d’abord tenté de s’en prendre à une agence bancaire située au sein de la faculté des lettres et sciences humaines, avant de rediriger leur attaque vers les bureaux de change informels installés non loin du poste de police universitaire, à l’endroit communément appelé “Trafic”. « Ils ont tiré plusieurs coups de feu en l’air. Deux étudiants ont été blessés dans la panique. Les changeurs ont été dépouillés de près de 7 000 dollars américains », témoigne un étudiant de 2e licence en droit, encore sous le choc.
Les faits se sont produits alors que le campus vibrait au rythme des élections des représentants étudiants, un rendez-vous majeur du calendrier académique, mobilisant une grande partie de la population estudiantine. La confusion et l’affluence ont, selon plusieurs sources, facilité l’opération des assaillants, qui ont pu agir rapidement avant de s’évanouir dans la nature.
Le shop de la Rawbank, visiblement visé dans un premier temps, a été épargné de justesse grâce à la vigilance du personnel. Toutefois, les changeurs, installés de façon précaire aux abords du bâtiment administratif, n’ont pas eu la même chance.
Ce braquage a provoqué une vague d’indignation parmi les étudiants, qui dénoncent une insécurité persistante sur le campus et l’inaction de la garde universitaire, dont la réactivité est mise en cause.
« On ne peut pas imaginer qu’un tel acte se produise à deux pas d’un poste de police sans aucune riposte. Cela en dit long sur le niveau d’abandon sécuritaire à l’UNIKIN », fustige un membre de la coordination étudiante sortante.
Suite à cet incident, les élections ont été suspendues et reportées à une date ultérieure, selon un communiqué succinct publié par les autorités académiques. Jusqu’à présent, ni la direction de l’université, ni la police nationale n’ont encore donné de communication officielle sur l’enquête ou d’éventuelles interpellations.
Pendant que les deux étudiants blessés sont pris en charge à la clinique universitaire, le climat demeure tendu sur le campus. Plusieurs associations étudiantes exigent une enquête approfondie, le renforcement de la sécurité et la reprise immédiate des élections dans un cadre sécurisé.
La rédaction