Kasemengo Masivi Salvatore, un civil originaire de Butembo (Mutiri Vutara), a été abattu ce vendredi 30 mai matin dans le territoire d’Irumu, précisément au niveau de Luna, sur la Route nationale n°4 par des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), selon des informations rapportées à LesVolcansNews.net par Christophe Munyanderu, défenseur des droits humains et coordonnateur de la Convention pour le respect des droits humains (CRDH IRUMU).
D’après cet activiste, le drame est survenu à la suite d’une poursuite engagée contre la victime par un policier et un agent de la Direction générale de migration (DGM), qui l’accusaient d’avoir “doublé” le carrefour de la PCR Luna ainsi que la barrière de la DGM érigée dans cette zone. Alertés, des militaires FARDC sont intervenus de manière brutale, ouvrant le feu sur le civil, qui a succombé sur place.
« Nous avons toujours dénoncé plusieurs cas de tracasseries orchestrées par les services installés à Luna. Ce énième drame est une conséquence directe de ces abus devenus systémiques », déclare Christophe Munyanderu .
La CRDH IRUMU condamne avec la plus grande fermeté cet acte qualifié d’incivique et inacceptable, exigeant sans délai une enquête approfondie, l’arrestation de tous les présumés auteurs ainsi que la suppression immédiate de la barrière DGM de Luna, régulièrement citée dans des affaires de violations des droits humains.
Un climat d’impunité dénoncé
Selon la CRDH, ce point de contrôle est tristement célèbre pour les nombreuses extorsions, arrestations arbitraires et violences qui y sont signalées. La structure appelle à l’implication urgente de l’auditeur supérieur militaire de Bunia afin que ce dossier ne soit pas classé sans suite, comme cela a trop souvent été le cas par le passé.
« La mort de ce citoyen congolais ne doit pas rester impunie. La justice doit jouer son rôle pour dissuader ceux qui abusent de leur autorité et qui piétinent les droits des civils en toute impunité », insiste le coordonnateur de la CRDH IRUMU.
Vers une crise de confiance entre civils et forces de sécurité ?
Cette affaire relance le débat sur les relations souvent tendues entre forces de l’ordre et populations civiles dans l’Est du pays. Elle soulève également des interrogations sur le rôle exact de certains services de l’État, dont les interventions brutales semblent de plus en plus être sources de tensions plutôt que de sécurité.
La rédaction