L’exécution obligatoire des travaux d’assainissement appelés “Salongo”, fixés pour chaque mercredi de 06h30′ à 11h00′ sur toute l’étendue de l’aglomeration de Kasindi-Lubiriha, fait couler beaucoup d’encre et énormément de salive. D’emblée, les gens qui ne sont pas en mesure de respecter les normes d’assainissement préalablement établies par les autorités compétentes, sont systématiquement soumises aux sanctions administratives ou pénales.
Des mesures contraignantes ont été également prises pour faire respecter cette décision, notamment les rondes de la police d’assainissement dans les quartiers et les chefs des avenues sont chargés de distribuer de jetons justificatifs après chaque opération. Certains qualifient cette manière de faire, d’un mode opératoire similaire à ce qui se passe sous d’autres cieux du camp des belligérants. Et d’autres y voient l’épanouissement du développement durable.
Une dizaine de cas les plus connus des arrestations arbitraires et intimidations jusqu’au aux amandes effilées, fait la une de plusieurs témoignages par les présumées antagonistes de ces travaux d’assainissement “Salongo” rendus catégoriquement obligatoires par les autorités locales de l’aglomeration de Kasindi-Lubiriha, à travers des communiqués officiels largement diffusés sur les ondes des radios locales.
Le principe pollueur-payeur pour financer les solutions
S’inspirant du principe du pollueur-payeur, l’instauration d’une taxe conventionnelle s’avère nécessaire sur les déchets en employant les associations sans but lucratif qui oeuvrent localement dans la lutte contre l’insalubrité, en étroite collaboration avec le service de l’hygiène et salubrité publique de Kasindi.
L’administration publique doit coûte que coûte aménager une poubelle publique accessible à tout le monde. Et y installer une incinérateur qui permettra la destruction quasi-totale de déchets non biodégradables. Puisque, en débit du caractère coercitif qui se vit ces derniers temps, les décharges pirates sont toujours visibles un peu partout c’est par exemple, en face de l’église CBCA swahiliphone et à côté de l’église Ceca-20 situées au quartier centre de Lubiriha.
La Loi n°11/009 du 9 juillet 2011 portant sur les principes fondamentaux de protection de l’environnement en RDC est interprétée comme une mise en œuvre du principe “pollueur-payeur”.
Les motivations substantielles
En tenant compte du principe de la législation de la salubrité publique qui accorde une opportunité dans le sens que, la loi sur la salubrité en RD Congo est complétée par des ordonnances, des arrêtés et communiqués qui fixent les modalités d’application des règles générales.
Et pour garantir le succès de cette initiative hebdomadaire, les chefs de ménages, les responsables des établissements scolaires, les leaders des confessions religieuses, les opérateurs économiques et autres acteurs communautaires sont appelés à se conformer aux directives du fonctionnaire délégué du Gouverneur militaire du Nord-Kivu affecté dans cette entité localisée à la frontière congolo-ougandaise.
Les raisons économiques et sanitaires
Le salongo est une opération de travaux communautaires légalement imposée dans certaines zones de la RDC. Les habitants sont tenus de participer, et les autorités mettent en place des mesures pour garantir le respect de cette obligation.
Chacun est ainsi invité à assainir sa résidence et/ou son lieu de travail sans atermoiement. L’assainissement est crucial pour la santé publique, car il permet d’éviter la transmission de maladies comme le choléra, la dysenterie et la typhoïde, etc… À ce point, nul n’ignore que Kasindi-Lubiriha est en phase post des maladies infectieuses, hydriques et dûes à la saleté.
Et donc, l’absence totale d’assainissement a un impact négatif sur l’économie, car il entraîne des pertes de productivité et de revenus dues aux maladies. Toutefois, depuis l’instabilité sécuritaire dans plusieurs entités de l’Est du pays, plusieurs familles traverses une période de vache maigre.
Le caractère légal de cette opération
Le code de l’hygiène de la RD Congo stipule que, les maisons d’habitations et commerciales ou soit tous les bâtiments d’usage public doit également disposer d’un système approprié pour l’évacuation des déchets liquides et solides, ce qui inclut des travaux d’assainissement.
L’article 12 de l’o’Ordonnance Loi du 24 Avril 1899 portant création et organisation des commissions d’hygiène, une Ordonnance Loi approuvé par Décret du 7 septembre 1899 et modifié par les Ordonnances Loi des 12 janvier 1916 et n°355/SM du 29 octobre 1947 stipule que ;
Sont passibles au maximum d’un mois de servitude pénale et de 500 francs d’amende ou d’une de ces peines seulement, ceux qui refuseront l’accès de leur habitation ou de leurs dépendances aux membres de la commission d’hygiène ou qui entraveraient sciemment ou de toute autre manière l’exercice légal de leurs fonctions.
En lieu et place de persévérer dans les tractations autour de la lutte contre l’insalubrité publique à Kasindi-Lubiriha, les services de l’environnement et de développement durable et de l’hygiène et salubrité publique doivent mettre en place un mécanisme de vulgarisation des lois liées à l’éradication des monstres d’immondices celà passera par, les sensibilisations communautaires de façon ponctuelle afin d’espérer au changement de mentalité de la communauté locale.
PAUL ZAÏDI
