Beni : Les femmes du village Ighunga éveillées à la lutte contre les violences basées sur le genre

 

Dans le cadre du projet communautaire STAR-Est visant la stabilisation et le relèvement des zones affectées par les conflits dans l’Est de la RDC, une initiative de sensibilisation à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) a été menée ce mercredi 28 mai au village Ighunga, situé dans le groupement Basongora, territoire de Beni. Cette activité, organisée par l’association Femme Solution pour le Changement Social (FESOCS), a réuni plusieurs femmes de cette localité enclavée, souvent oubliée des politiques publiques.

« Cette activité est largement cruciale pour prévenir et répondre aux violences sexuelles, physiques et psychologiques dans ce coin du groupement Basongora. Cette sensibilisation doit être intégrée dans la période de la construction de l’école primaire Masaka. C’est un moyen idéal pour garantir les droits des femmes et des filles », a expliqué Shamimu Binti Rashid, responsable de FESOCS, devant une représentation attentive des femmes du village.

L’intervention s’inscrit dans une dynamique plus large : associer le développement des infrastructures scolaires à l’éducation communautaire et à la justice sociale. Pour Mme Rashid, « la sensibilisation permettra aux femmes d’identifier les différentes formes de VBG, de comprendre leurs droits et de savoir où chercher de l’aide », tout en œuvrant pour « changer les mentalités et lutter contre les normes sociales qui justifient les violences ».

L’écho de cette initiative a résonné dans les cœurs.
« Je suis très contente d’entendre la quintessence du message véhiculé par la sensibilisatrice. Nous n’avons jamais entendu parler de ces types de violences et comment les dénoncer. Aujourd’hui, nous sommes vraiment éveillées », a témoigné Kavugho Mwalinga, l’une des participantes, au sortir de la salle de classe où la séance s’est tenue.

Cette action de terrain prend une dimension particulière dans un environnement où les femmes rurales restent largement exclues des droits fonciers, des opportunités économiques et des processus décisionnels. Ce contexte, combiné aux effets des conflits armés et du patriarcat, rend les femmes plus vulnérables à toutes formes de violences.

« En travaillant ensemble, les femmes, les communautés et les organisations peuvent contribuer à créer des environnements plus sûrs pour les femmes et les filles », a ajouté Mme Rashid, réaffirmant son engagement à porter la voix de celles qu’on entend peu.

Le projet de construction de l’École Primaire Masaka, au-delà de sa valeur éducative, se veut ainsi un levier pour promouvoir l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes, et le respect des droits humains. Des activités complémentaires de sensibilisation sont déjà planifiées afin d’accompagner durablement les communautés bénéficiaires vers une société plus équitable et plus résiliente.

Par Paul Zaïdi