Stabilité économique en RDC : « Les fondamentaux sont solides », rassure Malangu Kabedi

La République Démocratique du Congo affiche des signes clairs de stabilité sur le marché des biens et services. C’est ce qu’a affirmé Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC), lors de la 45e réunion du Conseil des ministres tenue le week-end dernier à Kinshasa.

« Le marché des biens et services montre une résilience encourageante, signe que les fondamentaux économiques sont solides », a-t-elle déclaré devant les membres du gouvernement.

Selon la patronne de la BCC, cette performance est le fruit d’une gestion rigoureuse et coordonnée des instruments monétaires et budgétaires. En particulier, la régulation ciblée de la liquidité bancaire a permis de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande au sein de l’économie congolaise.

Les chiffres avancés par la Banque Centrale viennent étayer ce constat : au mois de mai 2025, l’inflation hebdomadaire s’est stabilisée à 0,14 %, contre 0,13 % la semaine précédente. En rythme annuel, le taux d’inflation se situe désormais à 3,34 %, soit une baisse significative par rapport aux 5,34 % enregistrés à la même période en 2024.

La décélération de l’inflation s’illustre également dans le glissement annuel des prix, désormais ramené à 9,5 %, contre 21,4 % en mai 2024. Une tendance qui, selon la BCC, reflète l’apaisement des tensions inflationnistes internes et conforte les projections de fin d’année, établies à 7,8 %.

Sur le marché des changes, le franc congolais maintient une relative stabilité. Le 15 mai dernier, il s’échangeait à 2.850,17 CDF pour un dollar américain sur le marché interbancaire, et à 2.863,51 CDF sur le marché parallèle. La dépréciation de la monnaie nationale reste maîtrisée : -0,1 % en une semaine et -0,3 % depuis le début de l’année, selon les données officielles.

Pour Malangu Kabedi, cette stabilité des prix et du taux de change témoigne des effets bénéfiques d’une politique économique prudente dans un environnement globalement instable. Elle a insisté sur le rôle de la coordination interinstitutionnelle – notamment entre la BCC et le ministère des Finances  dans le pilotage efficace de la conjoncture économique.

Alors que plusieurs économies africaines subissent de plein fouet les conséquences de l’instabilité géopolitique, de l’inflation importée ou de la dépréciation de leurs monnaies, la RDC semble maintenir un cap solide. L’institution d’émission reste optimiste pour les mois à venir, tout en appelant à la vigilance et à la poursuite des réformes structurelles.

Pour les analystes économiques, ces signaux sont encourageants. Ils indiquent que la République Démocratique du Congo, longtemps perçue comme un terrain instable sur le plan macroéconomique, est en train de bâtir progressivement une crédibilité financière nouvelle. Cela pourrait, à terme, renforcer la confiance des investisseurs et soutenir des politiques de développement plus inclusives.

Rédaction