La situation carcérale au cachot du parquet de grande instance de Bulungu, dans la province du Kwilu (sud-ouest de la RDC), devient de plus en plus alarmante. Depuis janvier 2025, plus de vingt (20) détenus y auraient trouvé la mort dans des conditions jugées inhumaines, selon des informations rapportées par la société civile locale.
« Plus de vingt prisonniers ont déjà trouvé la mort au cachot du parquet de grande instance de Bulungu depuis janvier 2025. Ce lieu de détention, qui ne mesure que 4 mètres sur 8, est prévu pour une vingtaine de personnes. Aujourd’hui, on y compte soixante-quatorze (74) détenus : hommes, femmes, filles et garçons confondus », a dénoncé M. Dirigeant Manzende, président de la société civile du territoire de Bulungu.
Des conditions de détention déplorables
La société civile décrit un surpeuplement extrême dans un espace exigu et inadapté, dépourvu d’une infrastructure carcérale digne. Ce cachot, censé n’être qu’un lieu de détention temporaire, est devenu le seul centre d’incarcération fonctionnel dans la région depuis la destruction de la prison officielle de Bulungu en 2014.
« Hormis ces entassements, les détenus et les condamnés sont butés à un grave problème de ravitaillement en nourriture, d’aération, et d’accès aux soins médicaux », a poursuivi M. Manzende, précisant que plusieurs de ces personnes sont en détention préventive prolongée, sans jugement rapide.
Les cas d’incarcération concernent principalement des accusations de viol, meurtre, conflits fonciers et coutumiers, ainsi que des avortements criminels, selon la même source.
Une prison détruite depuis 2014, sans espoir de réhabilitation
Depuis l’évasion massive de 2014, qui avait conduit à la destruction de la prison de Bulungu, aucune réhabilitation n’a été entreprise, malgré les plaidoyers répétés de la société civile, des organisations humanitaires et de plusieurs ONGD locales.
« La prison de Bulungu n’existe plus depuis 2014, car elle a été détruite par des prisonniers évadés cette année-là. Depuis, rien n’a été fait. Toutes nos démarches auprès des autorités sont restées sans suite », a déploré le président de la société civile.
Des détenus venus de cinq territoires sans structure adéquate
Le cachot du parquet de Bulungu accueille actuellement des détenus venus non seulement de Bulungu, mais aussi des territoires de Gungu, Bagata, Idiofa et Masi-Manimba. Ce qui aggrave encore la surcharge et la précarité dans ce centre de détention improvisé.
La société civile appelle les autorités nationales et provinciales à agir de toute urgence pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de crise humanitaire silencieuse, en réhabilitant la prison officielle et en assurant des conditions de détention respectueuses des droits humains.
Par la Rédaction | Lesvolcansnews.net