De violents affrontements ont éclaté depuis le lundi 26 mai entre les rebelles du M23 et les miliciens Wazalendo dans le territoire de Walikale, situé dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. À l’issue de ces combats, plusieurs villages stratégiques sont passés ce mardi sous contrôle du M23, selon des sources locales concordantes.
Les localités de Bukumbirwa, Rusamambu, Kilambo et Ngengere, toutes situées dans le groupement Ikobo, ont été prises par les rebelles à la suite d’offensives ciblées contre les positions des miliciens Wazalendo. Ces derniers se sont repliés vers la localité de Misinga, abandonnant ces zones aux mains de leurs adversaires.
« Les combats ont été très intenses. Le M23 est arrivé en force avec des armes lourdes. Les Wazalendo n’ont pas résisté longtemps et ont dû battre en retraite », a témoigné par téléphone un habitant de Bukumbirwa, désormais réfugié dans la forêt.
Ces affrontements ont provoqué un nouveau déplacement massif de la population civile, qui a fui les zones de combat pour se réfugier dans les zones forestières voisines, dépourvues d’infrastructures d’accueil et de services de base.
« La population vit dans la peur. Femmes, enfants et personnes âgées ont quitté les villages dans la précipitation, sans rien emporter », a indiqué un membre de la société civile locale, appelant les autorités à intervenir de toute urgence.
L’avancée du M23 dans cette partie du Nord-Kivu constitue une violation manifeste du cessez-le-feu officiellement en vigueur dans la région. Cette nouvelle escalade militaire intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par la fragilité des engagements de paix et la méfiance entre groupes armés.
« Cette énième attaque du M23 prouve que les mécanismes de surveillance du cessez-le-feu sont inopérants. Tant que la communauté internationale reste silencieuse, la situation continuera de se détériorer », a déploré un activiste des droits humains à Goma, joint par Lesvolcansnews.net.
Depuis la reprise des hostilités dans le territoire de Walikale, les affrontements entre groupes armés se multiplient. Cette montée en puissance du M23 complique davantage la tâche des organisations humanitaires, qui peinent à accéder aux populations déplacées à cause de l’insécurité généralisée.
Le gouvernement congolais, quant à lui, n’a pas encore réagi officiellement à ces récents événements, mais plusieurs acteurs de la société civile appellent à un renforcement urgent de la présence militaire loyaliste et à une pression diplomatique accrue sur les commanditaires de la rébellion.
Par la Rédaction