Se retrouvant dans un contexte d’extrême vulnérabilité et pour tenter de satisfaire leurs besoins primaires, plusieurs filles dont l’âge varie entre 15 à 29 ans se livrent de manière ponctuelle à la pratique du sexe dans la perspective de survivre, selon les affirmations de M. Jean-Claude Mbakania l’un des jeunes leaders de la place.
À l’en croire, elles génèrent autours de 30 000 FC auprès d’un seul client pour toute une nuit, surtout pendant cette période de récolte et traffic de cacao dans les villages périphériques de Loselose, Mwenda, Kikingi, Mutilipi, Kisima, Halungupa, etc…, en territoire de Beni au Nord-Kivu.
“Je suis obligée d’échanger des faveurs sexuelles contre des biens matériels ou une somme d’argent dérisoire pour survivre, sans celà je risque de perdre ma vie et celle de mon fils“, a témoigné sous anonymat une jeune fille rencontrée dans une maison de loisir (QG) à Nzenga-Centre.
Toutefois, l’accès à l’emploi ou à une terre à cultiver est un casse tête vu l’ampleur des atrocités commises par les terroristes dans la région et l’amplification du taux de chômage et de l’analphabétisme, la combinaison de la pauvreté, de l’oisiveté et du désespoir entraîne ainsi un cortège de nouveaux comportements à problèmes, pour la plupart des filles et femmes en situation de déplacées interne dans les zones rurales.
La contrainte majeure s’articule sur l’impossibilité de trouver par elles-mêmes les solutions à leurs problèmes, elles se retrouvent donc abandonnées et doivent trouver, toutes seules, les moyens de se prendre en charge et de conquérir par les efforts diversifiés le droit à la vitalité dans un contexte de précarité par ricochet, de leur propre corps.
Selon des sources proches de la zone de santé de Mutwanga, ces spécialistes du sexe de survie ne sont nullement soumises à un dépistage pour déterminer préalablement leurs états sérologiques. Pourtant une légèreté qui n’est pas sans conséquence en terme de la transmission en outrance des maladies sexuellement transmissibles.
“Le proxénétisme est à la une dans ce milieu, les filles vulnérables ou soit en délinquance juvénile sont largement utilisées dans ce secteur. Nous encourageons les acteurs communautaires qui ne cessent de combattre par les voies légales ce désagrément sociétal. Nous demandons également au gouvernement congolais d’accélérer le processus de paix“, a indiqué pour sa part Nathalie Mwenga enseignante dans l’une des écoles primaires de la place.
Il convient de signaler notamment que, la période caractérisée par la récolte de cacao s’accompagne de plusieurs enjeux au sein de la communauté locale. Et aussi la persistance de l’insécurité alimente le degré de vulnérabilité de parents qui n’arrivent plus à assumer leurs responsabilités à l’endroit de leurs filles qui malheureusement la plupart d’entre elles, se laissent emportées par le vent qui souffle du Nord au Sud.
PAUL ZAÏDI