Le réseau social X bloqué après une vague de piratages ciblant le gouvernement
Les autorités tanzaniennes ont bloqué l’accès à X (anciennement Twitter) dans tout le pays, ce mercredi 21 mai 2025, après une série de cyberattaques ayant visé plusieurs comptes officiels, semant confusion et panique au sein de la population.
Parmi les attaques les plus marquantes, les hackers ont annoncé faussement la mort de la présidente Samia Suluhu Hassan via un compte gouvernemental piraté, déclenchant une onde de choc sur les réseaux. Le compte officiel de la police tanzanienne a également été compromis, avec la diffusion de fake news, de messages à caractère pornographique et de propagande politique dans la soirée du mardi 20 mai.
Dans un communiqué publié le lendemain, la police a affirmé :
« Nous sommes à la recherche de ceux qui diffusent de fausses informations. »
Le compte de la société de télécommunications Airtel Tanzania n’a pas été épargné, victime lui aussi des pirates informatiques.
Tentant de rassurer la population, le porte-parole du gouvernement, Gerson Msigwa, a qualifié ces attaques de « mineur incident », ajoutant que :
« Le cyberespace tanzanien est sûr… Je vous assure que la Tanzanie est en sécurité et que nous trouverons les responsables. »
X inaccessibles sans VPN : l’étau numérique se resserre
Mercredi, le réseau X est resté totalement inaccessible sans l’utilisation d’un VPN, un outil dont l’usage non autorisé peut entraîner des poursuites pénales et des amendes en Tanzanie. Cette mesure alimente les inquiétudes quant à une restriction progressive de la liberté d’expression en ligne, notamment à l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025.
Plateforme privilégiée des opposants, intellectuels et activistes, X est de plus en plus perçue comme un espace de liberté menacé. Selon plusieurs critiques du régime, le gouvernement Hassan chercherait à museler la dissidence numérique en usant de procédures judiciaires et de blocages techniques.
Contexte politique tendu : opposition sous pression
Cette cyberattaque survient dans un contexte politique déjà explosif. Lundi, les autorités ont refusé l’entrée sur le territoire à Martha Karua, figure de l’opposition kenyane, venue assister au procès du leader de l’opposition tanzanienne Tundu Lissu, accusé de trahison. S’il est reconnu coupable, il risque la peine de mort.
En réponse à cette tentative de soutien extérieur, la présidente Samia Suluhu Hassan a déclaré :
« Aucun étranger ne sera autorisé à troubler la paix en Tanzanie. »